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LES GOUMS MIXTES MAROCAINS ET LEURS ARMEMENTS. 1908-1956.

 

 

 Par le capitaine (er) Michel BARBAIZE.

 

 

I / DE LA CRÉATION DES GOUMS MIXTES MAROCAINS à 1914.

 

 

A partir de 1908, les six premiers Goums Mixtes Marocains participent à diverses opérations au Maroc, subissant leurs premières pertes en 1910, ainsi qu’en participant à l’entrée dans Marrakech en 1912.

La création des Goums est alors considérée comme un plein succès ; leur statut est régularisé par des instructions diffusées en 1913, les plaçant fermement sous la discipline militaire française et confiant au budget français le soin d’assurer leur entretien. Cette mesure permet de doter les goumiers d’armes d’épaule se substituant au traditionnel fusil de guerre marocain, le Moukahla.

A cette même période, l’armement des troupes métropolitaines est en pleine évolution, abandonnant progressivement le calibre 11 mm au profit du calibre 8 mm du tout nouveau fusil révolutionnaire LEBEL. Les Goums Mixtes Marocains bénéficieront de ces avancées spectaculaires, avec un certain retard, ce qui peut expliquer en partie les raisons de la diversité des armes à feu pour la période considérée.

 

 

 

ARMES DE POING.

 

 

RÉVOLVER modèle 1873 « CHAMELOT et DELVIGNE ».

 

 Arme.Arme.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

C’est en 1871 que le révolver évolue nettement tant par son système de percussion que par l’utilisation d’une cartouche à étui métallique à amorce centrale et poudre noire. Robuste, facile d’entretien et d’emploi, le modèle proposé en 1871 par les concepteurs CHAMELOT et  DELVIGNE subit l’année suivante toute une série d’essais en corps de troupe pour être adopté sous l’appellation de « révolver modèle 1873 ».  Il devient le premier révolver moderne de l’armée française. Il est destiné aux sous-officiers, brigadiers et soldats des régiments de cavalerie, d’artillerie et du train des équipages militaires, ainsi qu’aux adjudants et sergents-majors de l’infanterie.

En 1907, il équipe toujours ces catégories de personnels. Le révolver modèle 1873 est donc, dès le début de la pacification du Maroc, l’arme de dotation des sous-officiers du corps expéditionnaire français et devient, par là-même, celle des cadres des nouvelles unités que sont les Goums Mixtes Marocains.

 

Caractéristiques numériques : 

Alimentation :                    barillet 6 chambres modèle « Guerre ».

Longueur de l'arme :        242 mm.

Longueur du canon :        115 mm.

Hauteur :                           170 mm.

Calibre :                             11 mm.

Poids de l'arme :               1,220 kg.

Vitesse pratique de tir :    6 à 10 coups/mn.

Portée pratique :               25 mètres.

Portée utile :                      40 mètres.

Munition :                          cartouche Modèle 1873 et 1873/90 à poudre noire.

 

 

RÉVOLVER modèle 1874 « CHAMELOT et DELVIGNE ».

 

Arme.

Arme.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Tel qu’il est conçu, le révolver modèle 1873 est une arme de poing robuste et fiable mais qui présente un inconvénient majeur : son poids. Il est donc décidé de lui apporter quelques modifications afin de l’alléger. Pour ce faire, des cannelures sont fraisées sur son barillet cependant que son canon est raccourci de 6 mm. L’arme est entièrement bronzée. Ainsi transformé le révolver est approuvé en octobre 1874 sous l’appellation de « révolver modèle 1874 » et devient l’arme de dotation de tous les officiers.

En 1907, outre les troupes métropolitaines, il équipe les officiers du corps expéditionnaire français au Maroc. Il sera par ailleurs toujours en dotation au cours de la Guerre de 1914-1918 et ce, malgré l’adoption d’un nouveau modèle de révolver d’ordonnance en calibre 8mm dit « modèle 1892 », dont la cartouche est à poudre sans fumée.

 

Caractéristiques numériques :

Alimentation :                    barillet 6 chambres, modèle « Guerre », à cannelures.

Longueur de l'arme :        228 mm.

Longueur du canon :        111 mm.

Hauteur :                           168 mm.

Calibre :                             11 mm.

Poids de l'arme :                1,050 kg.

Vitesse pratique de tir :    6 à 10 coups/mn.

Portée pratique :               25 mètres.

Portée utile :                      40 mètres.

Munition :                          cartouche modèle 1873 et 1873/90 à poudre noire.

 

 

ARMES D’ÉPAULE.

 

 

 

FUSIL D’INFANTERIE modèle 1874 dit « FUSIL GRAS ».

 

 Fusil.

 

  

 

Le fusil modèle 1874 GRAS, du nom du capitaine inventeur de son système à culasse à verrou, est en fait la transformation du fusil Chassepot, dont il conserve le calibre de 11 mm. Il se différencie essentiellement de son prédécesseur par son système de chargement type Kropatschek (magasin tubulaire sous le canon de l’arme, contenant 8 cartouches) qui permet son armement en une seule fois, ainsi que par l’utilisation d’une cartouche à étui métallique à percussion centrale qui remplace la cartouche en papier utilisée par son prédécesseur. Toutefois, la poudre propulsive reste la poudre noire qui émet un nuage de fumée au départ du coup.

En 1907, il équipe le « corps de débarquement » du général Drude à Casablanca. En 1908, les Goums Mixtes Marocains sont à leur tour dotés de cette arme qui se substitue au traditionnel Moukahla marocain. Elle est entièrement bronzée et reçoit l’épée-baïonnette modèle 1874 GRAS ou la baïonnette modèle 1866.

 

 

 

ÉPÉE-BAÏONNETTE modèle 1874.

 

Baïonnette.

 

 

 

Caractéristiques numériques :

Poignée :                        pommeau en laiton moulé avec deux plaquettes en noyer et rainure de fixation.

Croisière :                     en fer avec bague et quillon recourbé vers la lame.

Lame :                           droite à dos plat, section en T. Contre-tranchant de 11 cm.

Longueur totale :          0,644 m.

Longueur de la lame :  0,207 m.

 

 

 

CARABINE DE CAVALERIE modèle 1874 GRAS.

 

Carabine.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Carabine.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Outre le fusil « modèle 1874 GRAS » les Goums Mixtes Marocains sont équipés, au cours de la même période, de la carabine de cavalerie « modèle 1874 GRAS » en calibre 11 mm qui est attribuée en priorité aux pelotons de cavalerie. Elle ne subira jamais le recalibrage en 8mm et sera remplacée par le mousqueton modèle 1892 en calibre 8 mm standardisant ainsi ce calibre à toutes les armes en dotation dans l’infanterie.

La carabine modèle 1874 GRAS, plus courte que le fusil GRAS, est munie d’un levier d’armement coudé et aplati afin de pouvoir être portée en bandoulière par les personnels des troupes montées. Elle n’est pas équipée d’une baïonnette.

 

Caractéristiques numériques :

Calibre :                            11 mm.

Munition :                         cartouche de 11 mm GRAS, à étui métallique et poudre noire.                        

Longueur totale :              1,175 m.

Longueur du canon :        0,702 m.

Rayures :                           4 à gauche.

Poids de l’arme :               3,560 kg.

Portée pratique :               200 mètres.

Portée utile :                      300 m.

Portée maximum :            1000 m.

 

 

Goumier monté.
1910. Goumier monté équipé de la carabine modèle 1874 Gras.

 

 


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II / PÉRIODE 1914 – 1938.

 

 

ARME DE POING.

 

 

RÉVOLVER D’ORDONNANCE modèle 1892.

 

Arme.

Arme.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

En 1884, l’apparition de la poudre sans fumée, invention de l'ingénieur principal Paul VIEILLE, amène à l’étude d’une cartouche de calibre inférieure au 11 mm.   Les recherches aboutissent à la transformation du fusil d’infanterie Gras modèle 1874 en calibre 8 mm. C’est l’avènement du révolutionnaire fusil LEBEL. Conjointement, les révolvers 1873 et 1874 jugés trop lourds et trop encombrants conduisent en 1887 à la réalisation d’un révolver en calibre 8 mm qui standardise la munition pour les armes d’épaules et les armes de poing.

Le révolver modèle 1887 reçoit plusieurs transformation pout finalement devenir le nouveau « révolver modèle 1892 » de l’armée française. Il entre en service comme arme de poing unique des officiers de l’armée de terre et de la marine. Il reste officiellement en service jusqu’en 1935.

 

Caractéristiques numériques :

Alimentation :                    barillet 6 chambres, basculant sur le côté droit.

Longueur de l’arme :        240 mm.

Longueur du canon :        117 mm.

Hauteur :                           170 mm.

Rayures :                            4 à gauche.

Calibre :                             8 mm.

Poids :                                 0,840 kg.

Vitesse pratique de tir :    6 à 10 coups/mn.

Portée pratique :               25 mètres.

Portée utile :                      40 mètres.

Munition :                          cartouche 8 mm modèle 1892 à poudre sans fumée.

 

 

 

ARMES D’ÉPAULE.

 

 

FUSIL D’INFANTERIE modèle 1886 « LEBEL ».

 

 Fusil.

 

 

L’utilisation de la cartouche à étui métallique depuis 1874, les études menées dès 1880 sur la réduction du calibre des armes portatives et l’invention en 1884 de la poudre « sans fumée » par l’ingénieur principal Paul VIEILLE, amènent à l’étude d’un fusil bénéficiant de ces inventions conformément aux directives du général BOULAGER, ministre de la Guerre.

Des expérimentations réalisées sur plusieurs types de fusils, le modèle 1874 GRAS de Châtellerault paraît être le mieux adapté car faisant appel à des composants et des méthodes déjà employés. Il reçoit un certain nombre de modifications, notamment le remplacement du canon permettant d’utiliser la cartouche de 8 mm LEBEL, du nom du colonel commandant l’Ecole Normale de Tir de Chalons associé aux travaux de la commission des Armes à répétition. La transformation ainsi réalisée prend l’appellation de « fusil d’infanterie modèle 1886 LEBEL ».

Le système de chargement type Kropatschek (magasin tubulaire sous le canon de l’arme, contenant 8 cartouches) conçu pour la cartouche de 11 mm ne reçoit aucune modification. L’adoption d’un calibre réduit implique donc de concevoir une cartouche à étui conique, en forme de bouteille, dont le culot puisse épouser le diamètre du magasin et le collet celui d’un balle de 8mm. Cette forme particulière influera sur la conception des armes futures et plus particulièrement sur leur système d’alimentation (ex : chargeur Chauchat en forme de demi-lune). 

Cette nouvelle cartouche sera utilisée pour le fusil LEBEL, le mousqueton modèle 1892 BERTHIER, pour les fusils-mitrailleurs CHAUCHAT et MADSEN, pour les mitrailleuses de SAINT-ÉTIENNE et HOTCHKISS. Elle sera produite à grande échelle pour les besoins de l’armée et de l’administration jusqu’en 1950 et donnera lieu à de nombreuses variantes.

Très précis jusquà 800 mètres, le fusil LEBEL est le premier fusil réglementaire à répétition en petit calibre de l’armée française et il constitue l’arme de base de la première ligne de la quasi-totalité de l’infanterie au début de 1914. Il est équipé d'une lunette de précision modèle APX 16 pour tireurs d'élite.

En mai 1911, il équipe les six Goums Mixtes Marocains, qui marchent sur Fez afin d’y rétablir l’ordre, en remplacement du fusil d’infanterie modèle 1874 Gras. Son utilisation s’étale sur une courte période car remplacé par le fusil Modèle 1907-15, puis à la fin de la guerre par le fusil Modèle 1916. Cependant, chaque groupe de combat conserve un fusil modèle 1886 LEBEL plus résistant que les autres fusils à l’emploi des grenades et du tromblon VB.

 

Caractéristiques numériques :

Fonctionnement :               culasse mobile à verrou.

Mode de tir :                      à répétition.

Alimentation :                    système Kropatschek.

Calibre :                             8 mm.

Munition :                          à étui métallique, poudre « sans fumée » Lebel.

Longueur :                         1,307 m.

Poids de l’arme :               4,415 kg.

Vitesse pratique de tir :    16 coups/minute.

Portée pratique :               450 m.

Portée efficace :                 300 m.

 

Sicile 1943. Goumiers
Sicile 1943. Fusil Lebel modèle 1886 arme individuelle du Goumier.

 

 

 

ÉPÉE-BAÏONNETTE MODÈLE 1886 de premier type.

 

 6 Epe baonnette Mle 1886 Lebel dite Rosalie Copie

 

Le fusil Modèle 1886 a été conçu avec une baïonnette particulière à lame droite de section quadrangulaire, communément appelée « Rosalie » héroïne de chansons guerrières. Celle-ci va évoluer avec le temps et elle sera également utilisée, par la suite, avec les fusils Modèle 1907-15, 1916 et 1917.

L'épée-baïonnette 1886 comporte un quillon recourbé qui sera supprimé en 1915.

La longueur de sa lame, 52 cm, en fait une des plus longues de sa génération.

 

Caractéristiques numériques :

Epée baïonnette :            Modèle 1886.

Lame :                             cruciforme en acier poli.

Longueur de la lame :    520 mm.

Croisière :                        rivée avec bague et quillon recourbé.

Virole de verrouillage :  à bouton rond, avec ressort et vis de fixation.

Poignée :                          monobloc en maillechort creuse, vissée à la lame au niveau de sa base.

 

 

FUSIL D’INFANTERIE MODÈLE 1886 M 93 LEBEL.

 

Fusil.

 

Le fusil d’infanterie modèle 1886 « Lebel » reçoit à son tour un certain nombre d’améliorations portant sur son fonctionnement et sa résistance, notamment en 1893 par l’adjonction d’un tampon masque sur la culasse mobile.

A la déclaration de guerre, en 1914, le fusil modèle « 1886 M 93 » se substitue progressivement au modèle 1886 au sein de l’armée d’active et dans la quasi-totalité des troupes de la réserve.

 

Italie Abruzzes 1944.
Italie, Abruzzes 1944. Goumiers équipés du fusil Lebel 1886 M 93.

 

 

 

 

MOUSQUETON BERTHIER MODÈLE 1892.

 

Mousqueton.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Mousqueton. 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 Destiné à la cavalerie, au génie et aux chasseurs, le « mousqueton modèle 1892 » de calibre 8 mm équipe également, à l’entrée en guerre, les servants de mitrailleuses, les estafettes ainsi que certains musiciens tels les clairons. Il dispose d’un chargeur recevant 3 cartouches. 

Sa production qui débute en 1892 est interrompue en novembre 1914 pour reprendre d’août 1916 à mai 1917. Il fait progressivement place au modèle 1916.

Ainsi remplacé dans l’Hexagone, le mousqueton Modèle 1892 est mis en dotation, à partir de 1920, dans les Goums Mixtes Marocains et poursuit sa carrière, dans ces mêmes unités, jusqu’au deuxième semestre 1943 qui voit le réarmement des troupes d’Afrique du Nord par les alliés. 

 

Caractéristiques numériques :
 

Fonctionnement :             culasse mobile à verrou

Mode de tir :                     à répétition.

Alimentation :                   lame-chargeur de 3 cartouches.

Magasin :                           système « Berthier » ou « Mannlicher-Berthier ».

Calibre :                            8 mm.

Munition :                         à étui métallique, poudre « sans fumée », Lebel.

Longueur :                        0,945 m.

Poids :                                3 kg.

Vitesse pratique de tir :   12 coups/minute.

Portée pratique :              300 m.

 

Maroc 1941. Maroc 1941. Goumiers équipés du Mousqueton Berthier M 1892.

 

 

SABRE-BAÏONNETTE MODÈLE 1892.

 

Sabre-baïonnette
Sabre-baïonnette modèle 1892 de premier type.

 

 

Sabre-baïonnette 1892 de 1er type :

Les mousquetons modèle 1892 reçoivent un sabre-baïonnette dont la lame d’une longueur de 40 cm, est droite à simple tranchant et gouttière. La croisière est en fer et comporte une bague et un quillon recourbé.

La poignée est en acier et son pommeau est métallique. Elle est garnie de plaquettes en fibre vulcanisée fixées par deux rivés.

 

 

 

FUSIL D’INFANTERIE BERTHIER MODÈLE 1902 dit « FUSIL DE TIRAILLEUR INDOCHINOIS ».

 

Fusil.

 

 

Dérivé du fusil Lebel modèle 1886, le fusil « MAC modèle 1902 » dit « fusil de tirailleur indochinois » appartient à la série des armes d’épaule, du système « Berthier » à chargeur « Mannlicher » qui remplace l’alimentation tubulaire « Kropatchek ». Cette invention est l’œuvre d’un chef de bureau à la Compagnie algérienne des chemins de fer de Bône-Guelma, monsieur « Berthier ».

La cartouche utilisée sur le « fusil de tirailleur indochinois » modèle 1902 est celle du Lebel, qui, avec cette invention nouvelle, est livrée sous forme de paquets ou « chargeurs » de trois cartouches réunies par un magasin en tôle mince, éjecté de l’arme après l’introduction de la dernière cartouche dans la chambre. Il ne diffère du « colonial », conçu en 1907, que par sa longueur et sa pente de crosse qui ont été établies pour adapter l’arme à la stature des troupes indochinoises.

Le fusil de « tirailleur indochinois » est modifié en 1916 pour recevoir des chargeurs à cinq cartouches.

 

Caractéristiques numériques : 

Fonctionnement :         culasse mobile à verrou.

Mode de tir :                 à répétition.

Alimentation :              lame-chargeur à 3 puis 5 cartouches.

Magasin :                      système « Berthier » ou « Mannlicher-Berthier ».

Calibre :                        8 mm.

Munition :                     à étui métallique, poudre « sans fumée », Lebel.

Longueur :                    1,125 m.

Longueur du canon :   0,633 m.

Poids :                           3,600 kg.

 

 

ÉPÉE-BAÏONNETTE MODÈLE 1890 INDOCHINOISE.

 

Baïonnette.

 

Le fusil modèle 1902 dit « de tirailleur indochinois » est équipé d’une épée-baïonnette, type Lebel destinée à la carabine de gendarmerie modèle 1890, issue des essais présentés en 1887 par monsieur Berthier. Elle se différencie de celle-ci par son talon qui comporte un évidemment dans lequel vient s’encastrer un tenon à fourche fixé à l’extrémité du fût de l’arme, ainsi que par une rainure aménagée du côté gauche pour le passage de l’extrémité de la baguette. La longueur de sa lame est raccourcie de 520 mm à 400 mm.

 

Caractéristiques numériques : 

Longueur totale :                            515 mm.

Longueur de la lame :                    400 mm.

Diamètre de la lame à la base :     14 mm.

Longueur du fourreau :                 535 mm.

 

 

 

FUSIL D’INFANTERIE BERTHIER MODÈLE 1907 dit « FUSIL COLONIAL » ou « FUSIL DE TIRAILLEUR SÉNÉGALAIS ».

 Fusil.

 

 

Le fusil « MAC modèle 1907 » dit « colonial » ou « de tirailleur sénégalais », est réalisé au profit des troupes africaines. Ses dimensions mises à part, il est identique au fusil modèle 1902, dit « fusil de tirailleur indochinois ». C’est un mousqueton allongé de même longueur que le fusil Lebel. C’est ce modèle qui devient par deux transformations successives (notamment par l’adoption du chargeur de trois cartouches, connu sous l’appellation de mécanisme « Mannlicher-Berthier ») le fusil standard de l’infanterie « 1907-15 ».

 

Caractéristiques numériques : 

Fonctionnement :              culasse mobile à verrou.

Mode de tir :                      à répétition.

Alimentation :                    lame-chargeur à 3 cartouches.

Magasin :                           système « Berthier » ou « Mannlincher-Berthier ».

Calibre :                             8 mm.

Munition :                          à étui métallique, poudre « sans fumée », Lebel.

Longueur :                         1,306 m.

Poids :                                 3,810 kg.

Vitesse pratique de tir :    12 cp/mn.

Portée pratique :               400 m.

 

 

ÉPÉE-BAÏONNETTE MODÈLE 1907.

 

Baïonnette.

 

Le fusil modèle 1907 est équipé d’une épée-baïonnette, type Lebel destinée à la carabine de gendarmerie modèle 1890. Elle prend l’appellation de « modèle 1907 » et se différencie de l’épée-baïonnette modèle « 1890 indochinoise » par sa poignée sans gouttière et par le diamètre de sa bague plus important.

 

 

 

 FUSIL D’INFANTERIE BERTHIER MODÈLE 1907-15.

 

Fusil.

 

 

La violence des combats de l’année 1914 entraîne d’énormes pertes et de nombreuses destructions des fusils modèles 1886. Afin de pallier à cet état de fait, c’est le fusil MAC modèle 1907 dit « Colonial », plus facile à fabriquer en grande quantité, qui devient le « modèle 07-15 » après quelques petites transformations et l’adoption du chargeur à trois cartouches du Mousqueton Berthier. Cette arme constituera l’armement de première ligne de la quasi-totalité de l’infanterie à partie de 1915. 

A partir de 1916, un tromblon de 50 mm fixé à l’extrémité du canon du fusil permet le lancement d’une grenade défensive à une distance maximale de 170 mètres.

Remplacé progressivement par le fusil d’infanterie Berthier Modèle 1916, le fusil  Modèle 1907-15 entre en service au sein des Goums Mixtes Marocains dans les années 1930 et poursuit sa carrière, dans ces mêmes unités, jusqu’au deuxième semestre 1943 qui voit le réarmement des troupes d’Afrique du Nord par les alliés. 

 

Caractéristiques numériques :

Fonctionnement :                 culasse mobile à verrou.

Mode de tir :                         à répétition.

Alimentation :                       lame-chargeur à 3 cartouches.

Magasin :                               système « Berthier » ou « Mannlicher-Berthier ».

Calibre :                                8 mm.

Munition :                             à étui métallique, poudre « sans fumée », Lebel.

Longueur :                            1,305 m.

Poids :                                    3,800 kg.

Vitesse pratique de tir :       12 cp/mn.

Portée pratique :                  400 m.

 

 

ÉPÉE-BAÏONNETTE MODÈLE 1915.

 

Baïonnette.

 

Le fusil « M 1907-15 » est équipé de « l’épée-baïonnette modèle 1915 » sans quillon, sa croisière est carrée et le bouton de la virole est semi-circulaire.

 

 

TROMBLON VIVEN BESSIÈRES MODÈLE 1916.

 

 Tromblon.

 

Le tromblon modèle 1916 « Viven Bessières », communément appelé « tromblon VB », est adaptable à l’extrémité du canon des fusils modèle 1907 et modèle 1907-15. Il est livré avec un étui de transport en cuir. Il permet le tir des grenades à fusil jusqu’à une distance de 190 mètres à l’aide d’une cartouche ordinaire Lebel.

En 1937, la dotation (TED) de chaque Goum Mixte Marocain est de 8 tromblons VB. Cette dotation sera maintenue jusqu’à l’envoi du CEF en Indochine dont les unités percevront, en complément ou en remplacement des Tromblons VB, le lance-grenades MAC de 50 mm modèle 1937.

 

Caractéristiques numériques :

Poids :                         1,500 kg.

Diamètre intérieur :  50 mm.

Angles de tir et portées :

45°…………… 190 mètres.

55° ……………175 mètres.

65°…………… 150 mètres.

80°…………… 80 mètres.

 

 

GRENADE VIVEN BESSIÈRES MODÈLE 1916

 

Grenade à fusil.

 

L’utilisation du fusil d’infanterie pour le lancement d’un engin explosif, afin de fournir au fantassin une artillerie de fortune à une portée supérieure à celle des grenades à main, faisait son chemin depuis de nombreuses années.

En 1916, Viven-Bessières met au point une grenade à tromblon qui est adoptée par notre armée de terre.

Cette grenade se lance au moyen d’un tromblon de 50 mm fixé à l’extrémité du canon du fusil Lebel par serrage élastique, au moyen d’une queue fendue longitudinalement, permettant le logement du guidon et des tenons de baïonnette.

Le lancement s’effectue à l’aide d’une cartouche à balle ordinaire qui arme la grenade, en passant au travers de son corps par un puits, et dont les gaz de propulsion projettent la grenade jusqu’à une distance de 170 mètres.

En 1917, un appareil de pointage Modèle 17 est créé. Placé sur la planchette de la hausse du fusil, il permet de régler précisément le tir et la portée.

 

Caractéristiques numériques:

Corps :                         cylindrique en fonte.

Charge :                       60 g de cheddite.

Système d’allumage :  bouchon allumeur à percussion.

Retard :                        6,5 secondes.

Diamètre :                    50 mm.

Longueur :                   82 mm.

Poids :                          475 g.

Propulsion :                 gaz de la cartouche.

Portée :                        entre 30 et 170 mètres.

Efficacité :                   rayon de 40 m.

 

 

FUSIL D’INFANTERIE BERTHIER MODÈLE 1916.

 

Fusil.

 

 

Le 28 novembre 1916, sous l’impulsion du général Joffre, décision est prise d’adopter un chargeur de 5 cartouches sur les fusils 1907-15 dont la fabrication se fait en série. Il reçoit cette extension du magasin qui permet l’emploi d’un chargeur à cinq coups, les chargeurs à trois coups pouvant toujours être utilisés.

Le fusil 1907-15 prend alors l’appellation de « fusil Berthier modèle 1916 ». La nouvelle transformation s’applique par ailleurs aux armes du modèle 1907-15 et mousquetons 1892 déjà usinés.

 

Caractéristiques numériques :

Mêmes caractéristiques que le fusil 1907-15 et même baïonnette.

 

 

MOUSQUETON BERTHIER MODÈLE 1916.

 

Mousqueton.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Mousqueton. 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Fabriqué en série, le « mousqueton Berthier modèle 1916 » se différencie du modèle 1892 par l’adoption du magasin, recevant un chargeur à 5 cartouches du fusil d’infanterie modèle 1916 ainsi que d’un garde-main monté sur la moitié supérieure du canon.

Les mousquetons neufs modèle 1892 reçoivent également ces transformations et prennent l’appellation de « modèle 1892 M » ou modèle « 1892 MD ».

Dès sa mise en service, le Mousqueton Berthier modèle 1916 équipe les troupes montées, le génie, les chasseurs ainsi que les personnels des armes collectives ou de liaison.

 

Caractéristiques numériques :

Les caractéristiques du mousqueton « modèle 1916 » sont, à quelque chose près, identiques à celles du modèle 1892. 

 

 

Italie 1944.
Italie 1944. Goumiers équipés du Mousqueton Berthier M 16.

 

 

 

 

SABRE-BAÏONNETTE MODÈLE 1892-15.

 

 

Sabre-baïonnette
Sabre-baïonnette modèle 1892-15.

 

Sabre-baïonnette 1er type:

Les mousquetons modèle 1916 reçoivent dans un premier temps le sabre-baïonnette modèle 1892 dont la lame d’une longueur de 40 cm, est droite à simple tranchant et gouttière. La croisière est en fer et comporte une bague et un quillon recourbé.

La poignée est en acier et son pommeau est métallique. Elle est garnie de plaquettes en fibre vulcanisée fixées par deux rivés.

Sabre-baïonnette 2ème type:

En 1916, le sabre-baïonnette de 1er type est remplacé par le modèle 1892-15. Celui-ci se différencie du précédent par sa bague de croisière un peu plus large et son quillon raccourci. Ainsi transformé, le sabre-baïonnette modèle 1892 prend l’appellation de modèle 1892-15 (ici sur la photographie).

 

 

FUSIL D’INFANTERIE A RÉPÉTITION MAS MODÈLE 1936. 

 

 

Fusil
Fusil MAS modèle 1936 de premier type.          

 

 

 Au début des années 20, l’étude d’une nouvelle cartouche en remplacement de la cartouche en 8 mm Lebel, qui a démontré ses limites par sa forme particulière, amène à l’adoption de la cartouche de 7,5 mm qui viendra chambrer le FM modèle 24/29.

Dès 1921 est étudiée l’extension de ce nouveau calibre aux armes d’épaule qui doivent se substituer aux fusils et mousquetons Berthier en dotation dans les unités, qu’elles soient à pied, montées ou motorisées.

Plusieurs prototypes de fusil sont expérimentés jusqu’en 1935. L’arme finalement adoptée le 17 mars 1936 est le fusil fabriqué exclusivement par la Manufacture d’Armes de Saint-Etienne. Sa fabrication débute en 1938 sous l’appellation de « MAS 36 » et cesse au début du deuxième conflit mondial.

Fin 1944 la production reprend bien que l'arme soit dépassée, notamment par les armes U.S allouées aux F.F.L en Afrique du Nord, avec cependant des améliorations techniques présentées en 1939.

Le « MAS 36 », est un fusil à répétition mesurant à peine plus d’un mètre. Toutes ses pièces métalliques sont phosphatées. Il peut lancer des grenades à fusil à l’aide d’un tromblon V.B. Sa baïonnette est portée, en position transport, dans un évidement aménagé dans le fût sous le canon.

Deux modèles se succèdent :

-          Le MAS 36 de premier type qui est produit à la veille du premier conflit mondial.

-          Le MAS 36 de deuxième type qui en 1944, reçoit des améliorations.

Extérieurement leur apparence est identique, cependant la distinction rapide entre le 1er type et le 2e type du MAS 36, se fait par la différence de forme du protège guidon : à oreilles pour l’un ; à tunnel pour l’autre.

Le MAS 36, arme rustique sinon performante, est utilisé au cours de la guerre d’Indochine et la guerre d’Algérie.

 

 

Fusil
Fusil MAS 36 de premier type

 

 

Caractéristiques numériques :

Chargement :                                            par magasin (5 cartouches).

Calibre :                                                     7,5 mm.

Longueur de l’arme :                               1,020 m.

Longueur du canon :                                0,575 m.

Longueur de l’arme avec baïonnette :    1,34 m.

Poids à vide :                                             3,720 kg.

Poids avec baïonnette :                             3,890 kg.

Vitesse pratique de tir :                            15 à 17 coups/mn.

Portée pratique :                                       350 mètres.

Portée utile :                                              500 mètres.

Alimentation :                                           5 cartouches.

Baïonnette :                                               à lame quadrangulaire.

Poids de la baïonnette :                            0,170 kg.

 

 

ÉPÉE -BAÏONNETTE MAS 36.

 

 

Baïonnette.

   

L’épée-baïonnette du MAS 36 est entièrement phosphatée. En mode transport, elle est logée dans un évidement situé dans le fût, au-dessous du canon.

Sa poignée est cylindrique, avec une partie médiane moletée avec quadrillage oblique ou quadrillage droit. Elle renferme un basculeur terminé par un ergot de verrouillage apparent à chaque extrémité. Les deux ergots de fixation servent alternativement à fixer la baïonnette en position de service ou de repos.  

                     

Caractéristiques numériques :

Longueur totale :             432 mm.

Longueur de la lame :     337 mm.

Lame :                               cruciforme.     

  

 

 

  

FUSILS-MITRAILLEURS.

 

 

FUSIL-MITRAILLEUR CHAUCHAT MODÈLE 1915.

 

Fusil-mitrailleur.

 

 

Les mitrailleuses trop encombrantes et trop lourdes ne se prêtent pas à la guerre de mouvement. L’étude d’une arme peu encombrante, légère, tirant en rafale afin d’appuyer les troupes d’assaut est lancée. L’urgence du besoin en armes automatiques légères ne permet pas de longues études. On sort donc des cartons une arme mise au point, avant-guerre, par l’atelier de Puteaux sous brevet de l’ingénieur hongrois Rudolf Frommer. Celle-ci fonctionne « par long recul du canon ». Les ingénieurs de l’Atelier Puteaux, messieurs Chauchat et Sutter, modifient et modernisent le système sur la base d’une de leur invention réalisée pour l’aviation.

Le fusil-mitrailleur ainsi conçu prend l’appellation de « FM Chauchat modèle 1915 » ou plus communément « FM Chauchat ». La production est lancée en 1915 et le Chauchat entre en service actif en mars 1916 à raison de 8 exemplaires par compagnie. L’arme est rustique, sensible à la boue du champ de bataille, les incidents de tir nombreux, les ajustages défectueux. Plus de 220.000 FM sortent cependant des usines jusqu’en 1918.

En 1921, chaque Goum Mixtes Marocain est doté de 4 fusils mitrailleurs Chauchat, augmentant ainsi sa puissance de feu.

 

Caractéristiques numériques :

Mode de tir :                         automatique.
Alimentation :                      chargeur demi-lune de 20 cartouches.

Calibre :                                8 mm.

Munition :                             cartouche Lebel.

Longueur de l’arme :           1.170 m.

Longueur du canon :           0,450 m.

Rayures du canon :              4 à droite.

Poids de l’arme :                  9,500 kg.

Vitesse pratique de tir :       240 cp/mn.

Portée pratique :                  600 m.

Portée utile :                         900 m.

Portée maximum :               2000 m.

 

 

FUSIL-MITRAILLEUR MADSEN MODÈLE 1902  (Danemark).

Fusil-mitrailleur.

 

 

Le fusil-mitrailleur Danois « MADSEN modèle 1902 », construit en série à partir de 1903, est adopté par l’armée française en 1916 après son recalibrage en 8 mm Lebel. Il se substitue dans certaines unités au fusil-mitrailleur français « CHAUCHAT », mis en service la même année et enclin à de trop nombreux incidents de tir.

Le MADSEN a une ossature en acier fixée à une crosse en bois. Il fonctionne par long recul du canon, refroidi par air. Il est alimenté par un chargeur cintré, introduit sur le haut de la boîte de culasse côté gauche. Au-dessous de celle-ci, se trouve le mécanisme de mise de feu, ainsi qu’une sûreté.

Les organes de visée sont formés d’un guidon à oreilles et d’une hausse tangentielle à curseur, graduée de 200 à 2.000 mètres, fixée sur le haut de la boîte de culasse, côté droit. La ligne de mire est déportée du côté gauche.

L’arme prend appui sur un bipied rétractable à sa partie avant et une béquille amovible à sa partie arrière.

Au lendemain de la pacification du Maroc, la composition d’un Goum Mixte Marocain est de trois sections d’infanterie dotées de 5 fusils-mitrailleurs MADSEN, (dès 1934, le FM modèle 24/29 remplace progressivement le FM MADSEN dont la dotation passe à 4 FM MADSEN et 1 FM modèle 24/29 par Goum), 8 tromblon VB, un groupe de 2 mitrailleuses Hotchkiss sur bât, un peloton de 38 cavaliers.

Le FM MADSEN reste en dotation dans les Goums Mixtes Marocains jusqu’en 1937 pour être remplacé définitivement l’année suivante par le fusil-mitrailleur français modèle 1924/29.

 

Caractéristiques numériques :

Origine :                         Danemark.

Calibre :                         8 mm.

Munition :                      8 mm Lebel.

Longueur totale :           1,169 m.

Longueur du canon :     0,48 m.

Rayures :                        4 à droite.

Poids à vide :                  9,98 Kg.

Alimentation :                chargeurs de 25/30/40 cartouches.

Cadence de tir :              600 coups/minute.

Portée pratique :            600 m.

Portée maximale :          2000 m.

 


FUSIL-MITRAILLEUR MAC MODÈLE 1924-29 (France).

 

 

Fusil-mitrailleur.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  

Fusil-mitrailleur.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

   

Fusil-mitrailleur. 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Au lendemain de la Première Guerre mondiale, la France souhaite se doter d’un nouveau fusil-mitrailleur, plus performant que le fusil-mitrailleur CHAUCHAT peu fiable, et le fusil- mitrailleur Danois MADSEN. Les études débutent par la mise au point d’une nouvelle cartouche de calibre 7,5 mm.

Plusieurs prototypes de FM sont expérimentés qui amènent, en 1924, au choix du modèle présenté par la Manufacture d’Armes de Châtellerault (M.A.C). Expérimenté en Corps de troupe dès 1926, il subit quelques transformations en 1929 qui débouchent sur sa production en série. Celle-ci se poursuivra de 1945 à 1957.

Il entre en dotation dans les Goums Mixtes Marocains en 1934 et remplace progressivement le FM MADSEN (la dotation du Goum qui est de 5 FM MADSEN en 1934, passe à 1 FM 24/29 et 4 FM MADSEN. En 1937, la quasi-totalité des FM MADSEN est remplacée par le FM 24/29). Le FM 24/29 participe, au sein de ces unités, à toutes les campagnes de 1943 à 1956. En 1943 le « Tableau d’Effectifs et de Dotations (T.E.D) » fait apparaître 9 FM Modèle 24-29 par Goum Mixtes Marocain.

 

Caractéristiques numériques :

Calibre :                            7,5 mm.

Munition :                         7,5 mm Modèle 1929 C.

Longueur totale :             1,070 m.

Longueur du canon :       0,50 m.

Poids :                               8,930 kg.

Capacité du chargeur :    25 coups.

Cadence de tir :                450 coups/minute.

Portée pratique :              600 mètres à 1.000 mètres.

 

 

Maroc. Goumiers
Maroc. Goumiers équipés du FM 24/29.

 

 

 

 

 

MITRAILLEUSES.

 

 

MITRAILLEUSE HOTCHKISS MODÈLE 1900 ou MODÈLE 1914.

 

Mitrailleuse Hotchkiss Modèle 1900 ou Modèle 1914.

 

 

Les progrès de la mécanique et des poudres explosives permettent d’utiliser l’énergie du coup de départ pour les opérations de chargement et de tir normalement effectuées par le tireur. C’est l’avènement de la « mitrailleuse Hotchkiss modèle 1900 » de calibre 8 mm Lebel. Mitrailleuse à un seul canon conçue par le baron autrichien Odkollek dont le brevet est acheté par la société française Hotchkiss qui effectue sa mise au point et lance sa fabrication. Simple, rustique, robuste et sûre, elle fonctionne avec un minimum de pièces mobiles.

C'est une arme collective, semi-lourde, automatique, à tir continu. Elle donne de très bons résultats, mais en dépit d’essais probants dans la troupe, sa dotation dans les unités traîne volontairement en longueur parce que l’on décide d’attendre une arme plus perfectionnée et purement française dont la mise au point débute en 1905 dans les ateliers de Puteaux.

A l’entrée en guerre la société Hotchkiss est commanditée pour la fabrication en grande quantité de la « mitrailleuse modèle 1900 » qui vient d’être adoptée sous l’appellation de « modèle 1914 ». Pas moins de 39.000 exemplaires sortent des usines jusqu’en 1918.

En 1921, les Goums Mixtes Marocains sont renforcés, en complément des 4 fusils mitrailleurs Chauchat, d’un groupe de 2 mitrailleuses Hotchkiss.

Toujours en dotation dans les unités au déclenchement des hostilités de 1939, elles équipent en 1943 les Tabors Marocains à raison de 2 mitrailleuses par Goum, conformément au « Tableau d’Effectifs et de Dotations (T.E.D) ». L'Hotchkiss poursuit sa carrière au sein de ces formations jusqu’en 1956.

 

Caractéristiques numériques :

Refroidissement :                          à air, par radiateur à ailettes.
Chargement :                                par la boite de culasse.

Longueur de l'arme :                   1,310 m.

Longueur du canon :                    0,785 m.

Calibre :                                         8 mm Lebel.

Poids :                                            23,5 kg.

Affût :                                            Affût trépied modèle 1914 et 1916.

Poids de l’affût Mle 1916 :          24 kg.

Cadence de tir :                            600 coups/mn.
Portée pratique :                          200 à 1000 m.

Portée utile :                                 1500 m.

Portée maximum :                        2000 m.

Alimentation :                               directe par bandes rigides de 24 cartouches ou bandes semi-rigides de 251 cartouches.

 

 

MITRAILLEUSE « PUTEAUX » APX MODÈLE 1905.

 

Mitrailleuse.

 

 

La mitrailleuse Hotchkiss, du nom de la firme française qui acheta le brevet à son concepteur Autrichien le baron Odkolek, est sans conteste excellente mais ses origines étrangères, amènent à la décision de réaliser une arme plus perfectionnée et purement nationale.

En 1905, la mitrailleuse « Puteaux » APX calibre 8 mm, arme collective, semi-lourde, automatique à tir continu, est élaborée dans les ateliers de l’Etat, à Puteaux. Compliquée elle nécessite des essais sans fin. En 1906 on décide enfin à comparer le prototype de Puteaux avec la mitrailleuse Hotchkiss de 1900. Ces essais confirment la meilleure tenue de l’Hotchkiss à l’épreuve de tir continu. Cependant, les exemplaires sortis des ateliers sont employés, au cours du conflit, à la défense des places fortes.

 

Caractéristiques numériques :

Calibre :                       8 mm.

Munitions :                  8 mm Lebel.

Alimentation :             directe par bandes rigides de 25 cartouches.

Cadence de tir :           30 à 500 coups/mn.

Poids de l’arme :         28 kg.

Poids de l’affût :          27 kg.

Portée utile :                 hausse graduée de 400 à 900 mètres (insuffisante pour la portée réelle d’emploi).

 

 

MITRAILLEUSE « PUTEAUX SAINT-ÉTIENNE » MODÈLE 1907 et « SAINT-ÉTIENNE » MODÈLE 1907 T.

 

Mitrailleuse.

 

 

Transformée et améliorée, la « mitrailleuse modèle 1905 » dite « Puteaux » prend l’appellation de « mitrailleuse Puteaux Saint-Etienne modèle 1907 ». Cette mitrailleuse est le premier matériel retenu pour équiper l’infanterie et la cavalerie dès 1909. A nouveau transformée et améliorée, elle prend l’appellation de « mitrailleuse modèle 1907.T » dite « Saint-Etienne » dont la production se poursuit jusqu’en 1917 pour être supplantée par la mitrailleuse Hotchkiss qui est produite jusqu’en 1918. La mitrailleuse Saint-Etienne est utilisée sur le front, aux côtés de l’Hotchkiss, jusqu’à l’armistice.

 

Caractéristiques numériques :

Calibre :                           8 mm.

Munition :                        8 mm Lebel.

Longueur totale :            1,220 m.

Longueur du canon :      0,840 m.

Poids de l’arme :             27 kg.

Poids de l’affût :              27 kg.

Cadence de tir :               500 coups/minute.

Portée pratique :             200 à 1000 m.

Portée utile :                    1500 m.

Portée maximum :           2000 m.

Alimentation :                  directe par bandes rigides de 25 cartouches.

 

 

 

MORTIERS.

 

 

MORTIER DE 81 mm BRANDT modèle 1927/31.

 

 

Mortier.

 

Projectiles.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La guerre de 1914-1918 voit l’évolution importante de l’artillerie de tranchée. Parmi les nombreuses pièces utilisées au cours de cette période, apparaît en 1916 le mortier britannique STOKES du nom de son inventeur. Se réduisant à un simple tube monté sur un bipied rudimentaire et reposant sur un socle amortisseur, le STOKES aligne un calibre de 3in (3in=81 mm). Il est capable de propulser un projectile de 11 livres (5 kg) et a l’avantage de sa souplesse d’emploi puisque trois hommes suffisent à le déplacer.

En 1917, il est procédé à l’achat direct auprès de l’armée anglaise de son mortier STOKES de 81 mm qui a donné satisfaction dans l’offensive de l’Aisne.

Au cours des années 1920, la firme française BRANDT apporte de nombreuses modifications au STOKES, notamment en redessinant l’arme et en la dotant de munitions plus performantes. Les projectiles empennés étudiés et mis au point par les frères BRANDT, avec le concours de l’ingénieur CANNIC, triplent dès 1918 la portée du projectile cylindrique original britannique (1.900 mètres pour le modèle français BM 1918 contre 600 mètres pour le modèle britannique).

En 1927, le mortier BRANDT de 81 mm est au point et sa production débute. Ses concepteurs ont modifiés le bipied pour qu’il puisse s’adapter à tous les types de terrain. Le réglage de l’arme en dévers se fait dorénavant à l’aide d’un mécanisme de correction monté sur un seul des pieds (gauche), les pieds sont articulés sur le carter renfermant le mécanisme de pointage en hauteur commandé par une manivelle, le mécanisme de pointage en direction est commandé par un volant muni d’une manivelle, le tube se fixe sur le bipied à l’aide d’un collier-disjoncteur, la plaque de base rectangulaire est en tôle d’acier et possède un alvéole pour le bouton de culasse, le viseur et le support de lunette de pointage sont disposés sur le côté gauche du tube.

Amélioré au cours des quatre années qui suivent, le mortier de « 81 mm BRANDT modèle 1927 » devient le « Modèle 27/31 ». C’est une arme collective lourde, à tir vertical, non automatique, à chargement simple par la bouche, à culasse fixe et plaque de base à trois alvéoles. Ses projectiles, à la forme étudiée, sont porteurs d’une charge explosive plus importante, et, surtout, d’une portée supérieure.

Il donne à l’infanterie une puissance de destruction analogue à celle de l’artillerie, mais de portée plus faible. Il atteint des zones défilées aux armes à tir tendu et peut effectuer des tirs de neutralisation, de destruction, de barrage, d’arrêt, de harcèlement, d’aveuglement (fumigène) ainsi que des tirs de nuit (préparés le jour).

L’arme se compose de quatre parties principales :

  • - Le tube-canon.
  • - Le bipied.
  • - La plaque de base.
  • - L’appareil de pointage.

 

 Caractéristiques numériques:

Calibre :                                81 mm.

Poids de l’arme :                  57,300 k.

Longueur du tube :              1,113 m.

Champ de tir vertical :         45 à 80 degrés.

Champ de tir horizontal :    145 à 230 millièmes selon la hausse.

Vitesse pratique de tir :        18 à 20 coups/mn.

Potée maximum :                - 2.700 m avec le projectile FA 32.

                                              - 2.000 m avec le projectile FA 24/27.

                                              - 1.100 m avec le projectile GC Mle 1935.

 

 

1944 Campagne deFrance : Belfort.
Belfort 1944. Goumiers au service d'une pièce de mortier de 81 mm.

 

 

 

 

 

MORTIER DE 60 mm BRANDT modèle 1935.

 

Mortier.

 

 

Le mortier de 60 mm modèle 1935, de marque BRANDT, est en dotation au sein de l’armée française depuis la fin des années 30. Il a été également fabriqué sous licence par les USA.

Arme d’appui de la compagnie d’infanterie et du Goum Mixte Marocain, le mortier de 60 mm équipe le groupe d’appui de la section de commandement.

C’est une arme collective, souple et puissante à tir vertical, pouvant effectuer des tirs de projectiles explosifs ou fumigènes dont les effets de neutralisation sont grands jusqu’à 1.300 mètres.

Il est particulièrement adapté à l’appui de la section, de la compagnie d’infanterie légère, ou du Goum.

Sa capacité de tir (15 à 20 coups/minute) lui permet de battre efficacement une zone étendue et d’y interdire tout mouvement.

La mobilité de ses trajectoires lui donnant la possibilité d’agir sur un large front en fait une arme idéale pour la manœuvre des feux.

L’emploi du tir vertical (tir masqué) lui permet, tout en mettant le personnel qui le sert à l’abri des armes à tir tendu ennemies, de battre les zones les plus défilées. Le tir par-dessus les troupes amies est d’un emploi normal. 

Son champ de tir varie : en hauteur, de 40° à 85° ; en largeur, de 145 à 230 millièmes suivant l’inclinaison du canon.

Lorsque la plaque de base est bien assise, le mortier peut battre par déplacement du bipied un front de 600 millièmes (300 à droite, 300 à gauche).

La mobilité tactique de l’arme est grande grâce à son poids relativement faible et à la possibilité de décomposer le mortier en plusieurs fardeaux.

Le mortier peut effectuer des tirs :

  • - De destruction : de personnels, d’abris légers et ouvrir des brèches dans les réseaux de barbelés ou dans les champs de mines.
  • - De neutralisation : d’objectifs vivants qu’il faut momentanément réduire au silence.
  • - D’arrêt : appliqués au plus près de la position amie et destinés à arrêter l’attaque ennemie.
  • - De harcèlement : ayant pour but de gêner l’ennemi dans l’accomplissement de sa mission.
  • - D’aveuglement : au moyen d’obus fumigènes qui paralysent l’observation ennemie.

Le mortier peut effectuer des tirs de nuit avec un maximum d’efficacité à condition que ces tirs aient été préparés et mis en place de jour.

IL se décompose en trois parties qui sont transportées à dos d’homme :

  • - Le canon.
  • - Le bipied.
  • - La plaque de base.

Fonctionnement : munition introduite par la bouche munie de sa charge propulsive. Lors de l’introduction, le projectile tombe au fond du tube, l’amorce de la charge propulsive frappe le percuteur qui fait saillie. Le coup part.

 

Caractéristiques numériques :

Mode de tir :                            par inertie, à tir vertical (courbe).

Alimentation :                         chargement manuel par la bouche.

Canon :                                    lisse.

Calibre :                                   60 mm.

Longueur de l’arme :              0,725 m.

Poids total :                             18 kg.

Hauteur au-dessus du sol :     0,70 m.

Appareil de pointage :            Mle 35 (M 44 ou Mle F9 M, à l’entrée en guerre).

Vitesse pratique de tir :          15 à 20 coups par minute.

Portée pratique :                     100 à 1.140 m (avec obus français).

Portée maximum :                  1.600 m.

Munitions :

                                                  1) Françaises :

                                                  - Projectile FA M1935.

                                                            Poids complet :       1,330 kg.

                                                            Portée maximum :  1.300 mètres.

                                                  2) Américaines :

                                                  - Projectile HE M49 A2 (explosif).

                                                            Poids complet :       1,350 kg.

                                                            Portée maximum :  1.800 mètres.

                                                           Couleur :                  jaune.

                                                  - Projectile M3 éclairant.

                                                            Poids complet :       1,700 kg.

                                                            Couleur :                 gris

 

 

 

PROJECTILE DE MORTIER DE 60 mm F.A. Modèle 1935.

 

Projectile.

 

 

Munition :        projectile explosif FA 35.

Fusée :              V.8.I.

Poids :               1,330 kg.

Efficacité :      - destructrice et mortelle dans un rayon de 10 mètres.

                         - éclats dangereux dans un rayon de 50 mètres. 



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III / PÉRIODE 1939 – 1950.

 

 

 

ARMES DE POING.

 

PISTOLET AUTOMATIQUE MODÈLE 1935 A. 

                                                     
 
 
Pistolet.
 PA.                                                                                                                                                                              
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

 Le Pistolet Automatique٭ Modèle 1935 A est une arme mise au point par l’ingénieur suisse Charles Gabriel PETTER. Il est testé par les autorités françaises en 1935 et adopté dans les Armées en 1937.

A la même période est également adopté le Pistolet Automatique٭ français Modèle 1935 S.

Les pièces de ces deux armes de poing ne sont pas interchangeables, ni même le chargeur, seule la cartouche de calibre 7,65 mm leur est commune.

L’étui de transport modèle 1937, en cuir, est commun aux deux Pistolets Automatiques٭.

Après quelques améliorations, la SACM (Société Alsacienne de Construction Mécanique de Cholet) lance la production en grande série à l’été 1939 jusqu’à l’armistice. Au cours de l’occupation, elle est contrainte de livrer aux troupes allemandes un grand nombre de PA Modèle 1935 A.

A l’issue du second conflit mondial, la SACM reprend ses fabrications pour l’Armée française jusqu’en février 1950.

 

٭ La dénomination de «pistolet automatique» constitue une exception qui est maintenue, mais en fait le fonctionnement, le chargement et le mode de tir de cette arme la classent dans la catégorie des armes semi-automatiques. Une arme automatique tire en continu lorsque la pression du doigt est maintenue sur la détente.

 

Caractéristiques numériques :

Calibre :                                             7,65 mm.

Munition :                                          7,65 mm Long.

Longueur totale :                              195 mm.

Longueur du canon :                        110 mm.

Longueur de la ligne de mire :        157 mm.

Hauteur :                                           125 mm.

Poids à vide :                                     0,670 Kg.

Poids avec chargeur :                       0,815 Kg.

Contenance du chargeur :               8 cartouches.

Vitesse pratique de tir :                   18 à 20 coups/mn.

Portée pratique :                              50 mètres.

Pénétration :                                     18 cm de sapin ou 3 à 5 mm de tôle à 20 mètres.

 

 

PISTOLET AUTOMATIQUE MAS MODÈLE 1935 S. 

 

Pistolet.

 

 

En 1921, la France lance un vaste programme visant à la refonte totale de l’armement de l’infanterie.

Dès 1923, on expérimente des pistolets étrangers et des prototypes réalisés par les manufactures nationales. En 1937, le pistolet automatique٭ de la Manufactures Nationale d’Armes de Saint-Etienne est adopté.

Le nouveau PA. MAS est désigné « Modèle 1935 S » et fait l’objet d’une importante commande destinée à couvrir les besoins. La production débute de façon limitée et ne permet les premières livraisons de 1404 exemplaires qu’en avril 1940. La fabrication cesse en juin en raison de la Seconde Guerre mondiale.

La production reprend normalement qu’au lendemain du conflit mais du fait de sa munition au pouvoir d’arrêt limité et du grand nombre d’armes étrangères en service, le PA Modèle 1935 S (ainsi que le PA modèle 1935 A) est considéré comme insuffisamment performant. Remplacé au sein de l’infanterie par le pistolet automatique US COLT Modèle 1911, Il reste cependant en service au profit de fonctionnaires jusqu’à la fin de la guerre d’Algérie.

L’étui pistolet modèle 1937, dans lequel il prend place, lui est commun avec celui du Pistolet Automatique٭ Modèle 1935 A.

 

٭ La dénomination de «pistolet automatique» constitue une exception qui est maintenue, mais en fait le fonctionnement, le chargement et le mode de tir de cette arme la classent dans la catégorie des armes semi-automatiques.Une arme automatique tire en continu lorsque la pression du doigt est maintenue sur la détente.

 

Caractéristiques numériques : 

Calibre :                                        7,65 mm.

Munition :                                     7,65 mm long.

Longueur totale :                         188 mm.

Longueur du canon :                   106 mm.

Longueur de la ligne de mire :    148 mm.

Hauteur :                                       123 mm.

Poids à vide :                                 0,840 kg.

Poids avec chargeur :                   0,915 kg.

Contenance du chargeur :           8 cartouches.

Capacité du chargeur :                8 coups.

Vitesse pratique de tir :               18 à 20 coups/mn.

Portée pratique :                          50 mètres.

Pénétration :                                 18 cm de sapin ou 3 à 5 mm de tôle à 20 mètres.

 

 

 

PISTOLET-MITRAILLEUR.

 

 

PISTOLET-MITRAILLEUR STEN MK II (GB).

 

Pistolet-Mitrailleur.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 Pistolet-Mitrailleur.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

En juin 1940, la retraite sur Dunkerque met en évidence la puissance de feu des troupes allemandes dotées de pistolets-mitrailleurs face à une armée britannique démunie d’un tel matériel. Il est alors décidé de réaliser une arme rustique et peu onéreuse ayant pour référence le pistolet-mitrailleur allemand Schmeisser.

Après quelques mois d’études, le nouveau pistolet-mitrailleur britannique est approuvé et produit sous l’appellation de « STEN Mark I » (Sheppard Turpin Enfield). Il entre en service en octobre 1941. C’est à l’occasion du débarquement de Dieppe ou opération Jubilee en 1942, que le STEN MK I est employé pour la première fois au combat.

STEN MK II.

Fin 1941, le STEN MK I reçoit de légères modifications et prend l’appellation de « STEN MK II ».

Les productions limitées des deux types de STEN, absorbées par les immenses besoins de l’armée anglaise liés au remplacement du matériel perdu à Dunkerque, ne permettent d’armer qu’une partie des unités des Forces Françaises Libres stationnées en Afrique du Nord, dont les Goums Mixtes Marocains. 

 

Caractéristiques numériques :

Calibre :                                  9 mm.

Munition :                               9 mm Parabellum.

Longueur totale :                    0,762 m.

Longueur avec baïonnette :   0,932 m.

Longueur du canon :              0,185 m.

Cadence de tir :                      550 coups/mn.

Capacité du chargeur :          32 coups.

 

 

1949 défilé des Goums.
Maroc 1949. Défilé des Goums, 1er rang équipé de la Sten MK II.
 

 

 

 

 

 

ARMES D’ÉPAULE.

 

La guerre qui se déclenche en France en 1939, trouve les Goums Mixtes Marocains toujours équipés du « fusil Berthier Modèle 1907-15 » et du « mousqueton Berthier Modèle 1892 », tous deux équipés d’un magasin recevant 3 cartouches. (voir descriptifs pages précédentes « Période 1914-1938 »).

Ces armes constituent l’essentiel de l’armement individuel du goumier au cours de la campagne de Tunisie. Il faut attendre le deuxième semestre 1943 pour leur réarmement sur le modèle des divisions américaines, et poursuivre sur la conquête de la Sicile et de l’Italie.

 

 

 

 ARMES ANTICHARS.

 

 

 

CANON ANTICHAR de 25 mm SA Léger modèle 37 APX.

 

Au lendemain de la Première Guerre mondiale, la France lance un programme de mise en service d’un canon antichar de faible calibre et de grande vitesse initiale capable de perforer 20 mm de blindage.

Ce programme débute en 1920 sans donner de réels résultats. Relancé en 1928, le programme se concrétise en 1932 par la réalisation d’un canon antichar conçu par la société française Hotchkiss. L'arme est adoptée sous l’appellation de « Canon de 25 mm antichar SA-L modèle 1934 » (SA pour Semi-Automatique, L pour Léger). Sa rapide mise en production atteint en 1936 un peu plus de 2.000 exemplaires.

 

Cano AC.
Canon de 25 mm antichar SA-L modèle 1934 Hotchkiss.

 

Canon AC de 25 mm.
Alsace 1944. Goumiers au service d'une pièce antichar de 25 mm SA-L modèle 1934 Hotchkiss.

 

Le canon antichar de 25 mm modèle 1934 Hotchkiss s’avère à l’emploi, être trop lourd pour l’infanterie. Les Ateliers de Puteaux (APX) proposent donc en 1937 une version allégée de ce modèle qui est adoptée en 1938 sous l’appellation de « Canon antichar de 25 mm SA léger modèle 1937 APX ».

Sa relative légèreté tient essentiellement à son affût redessiné et transformé par les Ateliers de Puteaux. Le nouveau modèle pèse 310 kg, soit 160 kg de moins que son prédécesseur. Il entre en production en 1938 à une cadence de 60 pièces mensuelles.

 

Canon AC.
Canon antichar de 25 mm SA Léger modèle 37 APX.

 

Munitions.
Cartouches à obus de 25 mm antichar.

 

Le canon antichar modèle 1934 reste en dotation dans les compagnies divisionnaires antichars, tandis que le canon modèle 1937 APX intègre la dotation des compagnies d’accompagnement dans les bataillons d’infanterie.

Les Goums Mixtes Marocains sont, en partie, dotés du canon de 25 mm Antichar modèle 37 APX dès avril 1940 alors qu’ils n’ont pas toujours le personnel instruit pour le servir.

Lors de leur engagement en Tunisie dès les 2 et 6 juin 1940, les Goums ont chacun dans leur « dotation armement », un canon de 25 mm Antichar modèle 37 APX.

Les quatre DIC, les quatre DINA et les trois DIA sont dotées de soixante-seize pièces.

Apprécié pour son faible poids et ses possibilités hippomobiles le canon antichar de 25 mm SA Léger modèle 1937 APX est également utilisé au cours des Campagnes d’Italie et de France par les Groupements de Tabors Marocains.

 

Caractéristiques numériques :

Calibre :                           25 mm.

Poids total :                      310 kg.

Longueur hors tout :       3,46 m.

Hauteur en batterie :       1,03 m.

Portée pratique :             1.500 m.

Cadence de tir :                20 coups/minute.

Pointage en direction :    30° à gauche et à droite.

Pointage en hauteur :   - 10° à + 15°.

 

 

 

MORTIERS.

 

 

 

LANCE-GRENADES DE 50 mm MAC 1937.

 

 

Mortier.
Lance-grenades de 50 mm MAC 1937.

 

 

En mai 1936, le capitaine Nahan de la Commission d’Expérimentation de l’Infanterie, parvient à faire accepter l’idée d’un lance-grenades de 50 mm d’un poids maximum de 3,3 kg, pouvant se substituer au tromblon V.B. et lancer des « engins explosifs » ou « porte-messages » jusqu’à 400 ou 500 mètres.

La M.A.C. réalise plusieurs prototypes et l’engin qui en résulte est proposé à l’adoption le 18 novembre 1937.

Ce lance-grenades de 50 mm est une arme à tir courbe

Le tube est en acier. La plaque de base, de forme trapézoïdale, est en tôle nervurée dont les bords sont rabattus pour former bêche d’ancrage.

Le bipied est monté sur le tube au moyen d’un collier et une vis transversale munie d’une molette qui permet le réglage en dérive.

Les organes de visée sont constitués par une hausse à cran de mire et curseur, protégée par des oreilles.

Le lance-grenades de 50 mm Mle 1937 est entièrement phosphaté et peint en noir.

La grenade explosive de 50 mm est utilisable de 70 à 450 mètres.

Sa fabrication est lancée et à l’ouverture des hostilités avec l’Allemagne seulement 2.900 exemplaires sont produits sur les 56.000 commandés en juin 1940. La mise en place dans les unités débute le 1er mai de la même année, en remplacement des trois VB de la section d’infanterie.

A l’armistice, la fabrication du lance-grenades de 50 mm est suspendue. Il faut attendre la libération pour que la production du lance-grenades soit relancée dès 1944.

Le matériel fabriqué est expédié en priorité au Corps Expéditionnaire d’Extrême-Orient jusqu’en 1954.

Après la cessation des hostilités en Indochine, l’engin est retiré du service dans l’Armée française.

 

Caractéristiques numériques :

Calibre :                                 50 mm.

Longueur de l’âme :              280 mm.

Hauteur au-dessus du sol :   330 mm.

Poids :                                     3,650 kg.

Portée :                                   70 à 500 mètres.

Cadence de tir :                     20 coups/minute.

 

Munition :

 

Grenade.
Grenade explosive de 50 mm FA modèle 1939.
                                                 

 

Le projectile le plus couramment utilisé est la grenade explosive de 50 mm F.A. Modèle 1939.

Son corps ovoïde est peint en jaune, la collerette est peinte en rouge. L’empennage est en alliage d’aluminium, il est constitué d’un tube muni d’évents et de six ailettes.

La charge explosive se compose de 57 g de Tolite (T), ou de 70 g de Nitrate d’ammoniaque et d’Xlite (NX).

La fusée est du type 19/23 Modèle 1939, elle assure une sécurité de bouche de 3 mètres.

A l’impact, cette grenade produit des éclats mortels dans un rayon de 15 mètres, dangereux dans un rayon de 30 mètres.

 

 

 

MORTIER DE 81 mm BRANDT modèle 1944 ACC ou ATS.

 

Mortier.

 

 

En 1940 le gouvernement français et l’état-major font appel à l’industrie nord-africaine qui dispose d’arsenaux (Alger, Casablanca, Bizerte) pour fournir en masse des armements modernes. Les matières premières faisant défaut, les arsenaux s’orientent vers la production de matériels simples et spécifiques (mortiers de 60 mm, 81mm et 120 mm BRANDT). Conjointement et pour répondre aux besoins, des accords sont établis avec les Etats-Unis pour la production des mortiers de 60 mm et de 81 mm. 

Le « mortier de 81 mm BRANDT modèle 1944 ACC ou ATS » est une arme dérivée du « mortier de 81 mm BRANDT modèle 1927/31 ».

En 1944, la dotation théorique est :

  • - Par G.T.M : 8 mortiers de 81 mm affectés au Goum d’engins.
  • - Par Tabor marocain : une section de mortiers de 81 mm à 4 pièces.

Le mortier BRANDT modèle 1944 ACC ou ATS reste en dotation dans les GTM aux cours des guerres d’Indochine et d’Algérie.

Ses caractéristiques sont à quelque chose près identiques à celles de son prédécesseur. La distinction entre les deux modèles se fait par la différence de poids et la longueur du tube- canon.

Poids de l’arme :                  60 kg contre 57,300 kg attribués au modèle 27/31.

Longueur du tube :              1,26 m contre 1,113 m attribués au modèle 27/31.

 

 

1944 Bataille de Marseille.
1944 bataille de Marseille. Goumiers au service d'une pièce de mortier de 81 mm.

 

 

 

 

MORTIER DE 60 mm BRANDT modèle 1935 M 44.

 

Mortier.

 

Le mortier de 60 mm BRANDT modèle 1935 modifié 1944, n’est en fait que l’adaptation du de « l’U.S M2 60 mm MORTAR », lui-même copié et issu du mortier BRANDT modèle 1935.

En 1944, la dotation est de 9 mortiers de 60 mm par Groupement de Tabors Marocains, répartis dans les différents Goums à raison d’un mortier affecté à la section de commandement. Le mortier BRANDT modèle 1935 M 44 reste en dotation dans les GTM aux cours des guerres d’Indochine et d’Algérie.

Les caractéristiques sont, à quelque chose près, identiques aux trois mortiers (voir pages précédentes).

 

 

 

 

 

LES ARMES AMÉRICAINES DANS L’INFANTERIE FRANÇAISE ET DANS LES G.M.M.

 

 

Avec l’arrivée des Britanniques et des Américains en Afrique du Nord, après le débarquement du 8 novembre 1942, les troupes françaises reprennent la lutte contre l’Allemagne, d’abord, lors de la campagne de Tunisie (novembre 1942 à mai 1943) qui se termine par une défaite totale des troupes germaniques.

Parallèlement, le général Giraud, commandant en chef des troupes d’Afrique du Nord, négocie le réarmement de l’armée française par les Etats-Unis. Une nouvelle armée est ainsi constituée, formée d’anciens régiments de troupes coloniales renforcés par de nombreux Français qui quittent l’Hexagone, traversant l’Espagne pour rejoindre l’Afrique du Nord ainsi que de nombreux engagés d’Afrique Noire.

Cette armée, équipée et entraînée par les Américains, doit apprendre à se servir de ses nouveaux matériels : en 1943 et début 1944, l’Afrique du Nord se transforme en un gigantesque camp d’entraînement ! Centres de formation, écoles militaires, champs de manœuvre sont légion. La libération de la Corse, due à l’initiative du général Giraud, en septembre 1943, et le débarquement en Italie du corps expéditionnaire français commandé par le général Juin marquent l’entrée en scène de cette armée d’Afrique équipée sur le modèle des divisions américaines.

 

 

ARME DE POING U.S.

 

 

PISTOLET SEMI-AUTOMATIQUE U.S « COLT M 1911 A1 ».

 

Pistolet.

Pistolet.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 Au début des années 1900, les Américains entreprennent des études sur la réalisation d’un pistolet semi-automatique, qui débouchent dix années plus tard sur un pistolet de calibre 45 ACP (11,43 mm). Ce pistolet de gros calibre est adopté par l’armée Américaine sous l’appellation de « COLT M 1911 ». Son utilisation par les troupes US au cours de la Première Guerre mondiale fait apparaître quelques imperfections.

Amélioré en 1927, il prend l’appellation de « COLT M 1911 A1 ».

Le pistolet semi-automatique M 1911 A1 a été largement utilisé par les Goums Mixtes Marocains dès 1943, dans le cadre du réarmement des troupes d’Afrique du Nord par les alliés, en remplacement des PA Modèle 1935 A et 1935 S.

 

Caractéristiques numériques :

Mode de tir :                          automatique.

Alimentation :                        chargeur de 7 cartouches.

Calibre :                                 11,43 mm.

Munition :                              45 ACP.

Longueur de l’arme :            0,218 m.

Longueur du canon :             0,128 m.

Rayures :                                6 à gauche.

Poids à vide :                          0,955 kg.

Poids avec chargeur :            1,105 kg.

Vitesse pratique de tir :        18 coups/mn.

Portée pratique :                    25 m.

Portée utile :                           80 m.

Puissance de pénétration :    0,15 m de sapin.

                                                 0,20 m de sable.

 

 

PISTOLET-MITRAILLEUR U.S.

 

 

PISTOLET-MITRAILLEUR U.S « THOMPSON 1928 M1 et M1 A1 ».

 

Pistolet-Mitrailleur
Pistolet-Mitrailleur THOMPSON Modèle 1928 M1

 

                                                                                                                                                                      

Le pistolet-mitrailleur Thompson Modèle 1928 M1 est une arme individuelle, automatique, à tir par rafales, alimenté par chargeur droit dans le calibre 45 ACP du pistolet semi-automatique COLT M 1911.  Il est dérivé du PM Thompson, à chargeur à tambour, mis au point en 1917 et produit en série à partir de 1921.

Les modèles M1 puis M1 A1, répliques modifiées et simplifiées du modèle 1921, sont construits à la demande des autorités américaines entre 1942 et 1943.

Le pistolet-mitrailleur « Thompson Modèle 1928 M1 » est massivement utilisé par les alliés au cours de la Seconde Guerre mondiale et entre, en  deuxième semestre 1943, dans la dotation des armes individuelles des Goums Mixtes Marocains (21 PM par Goum) qui l’utilisent jusqu’à la guerre d’Indochine.

 

 

Pistolet-Mitrailleur
Pistolet-Mitrailleur THOMPSON Modèle 1928 M1 A1

 

 

 Caractéristiques numériques :

Calibre :                           11,43 mm.

Munition :                        45 ACP.

Longueur totale :             0,888 m.

Longueur du canon :       0,317 m.

Poids de l’arme :              4,900 kg.

Cadence de tir :                700 coups/mn.

Portée pratique :              50 m.

Portée utile :                     150 m.

Capacité du chargeur :    chargeur droit 20 et 30 cartouches.

 

 

 

 

ARMES D’ÉPAULE U.S.

 

 

FUSIL U.S « ENFIELD Modèle 1917 »  OU « AMERICAN RIFLE ENFIELD M 1917 »».

 

 Fusil.

 

 

Le fusil U.S « ENFIELD Modèle 1917 » ou « United States Rifle, caliber 30, M 1917 » plus connu en France sous l’appellation de « U.S 17 », est en réalité le dérivé du fusil « PATTERN 14 » (P 14) fabriqué en 1917 au profit du Royaume Uni.

En effet, à cette période les usines anglaises tournent à plein régime pour la construction du fusil « Lee Enfield » alors que les besoins en armes d’épaule, sur le sol français, dépassent le rythme de production. L’Angleterre fait donc appel aux Etats-Unis pour satisfaire ses besoins.

L’arme qui est réalisée est un dérivé du mécanisme du MAUSER 98 et du système SPRINGFIELD M 1903 dans le calibre 303 British (7.7 x 56 mm R) et prend l’appellation de « PATTERN 14 ».

A l’entrée en guerre de l’Amérique en 1917, le commandement U.S fait rechambrer le PATTERN 14 pour le tir de la cartouche américaine réglementaire calibre 30-06 (7,62 x 63mm). L’arme ainsi transformée est rebaptisé « U.S ENFIELD RIFLE M 1917 ».

Le fusil U.S ENFIELD M 1917 reprend du service au cours de la Seconde Guerre mondiale notamment pour approvisionner la 1re Armée française. On estime à un million d’exemplaires, à l’état neuf, la quantité livrée entre 1942 et 1943, une partie venant d’Angleterre, tout droit des réserves de la « Home Guard », l’autre partie venant d’Amérique et représentant le restant des stocks constitués en 1919.

Les Forces Françaises Libres, et notamment les Tabors Marocains, habitués au fusil Berthier Modèle 1907-15 ainsi qu’au Mousqueton Berthier Modèle 1892 ont alors le sentiment d’être pour la première fois dotés d’un fusil moderne, sans se rendre compte qu’en fait, bien que les armes fussent neuves, elles avaient toutes été fabriquées durant la Première Guerre mondiale.

L’U.S 17 était toujours répertorié en 1952 comme arme réglementaire française.

 

Caractéristiques numériques :

Fonctionnement :                              culasse à verrou.

Mode tir :                                           répétition manuelle.

Contenance du magasin :                 5 cartouches disposées en quinconce.

Alimentation :                                    lame chargeur de 5 cartouches.

Calibre :                                             7,62 mm.

Munition :                                          30 M1.

Longueur de l’arme :                        1,18 m.

Longueur avec baïonnette :              1,58 m.

Longueur du canon :                         0,78 m.

Rayures du canon :                            5 à droite.

Poids de l’arme :                                4,170 kg.

Poids de l’arme avec baïonnette :    4,670 kg.

Vitesse pratique de tir :                     10 à 15 coups/mn.

Portée pratique :                                400 m.

Portée utile :                                       800 m.

 

 

Alsace 1944.
Alsace 1944. Goumiers équipés du fusil US 17.

 

 

 

 

ÉPÉE-BAÏONNETTE U.S M 1917.

 

 

Epée-baïonnette
Epée-baïonnette US modèle 1917 de premier type
 

 

 

Le fusil U.S « ENFIELD Modèle 1917 » est équipé de « l’épée-baïonnette M 1917 » qui est identique aux épées-baïonnettes Modèle 1907 et 1913 du Lee-Enfield anglais puisque toutes deux fabriquées aux U.S.A au profit du Royaume Uni. Seule la bague de la croisière légèrement excentrée différencie le modèle US des modèles destinés à l’Angleterre.

La lame à simple tranchant et gouttière est polie et bronzée. La poignée comporte un pommeau à bec ainsi que deux plaquettes en bois, à deux encoches, fixées par deux vis. Il existe deux variantes de l’épée-baïonnette M 1917 : une comportant un trou de huilage au niveau du pommeau, l’autre sans.

Un bouton de verrouillage au niveau de la poignée assure le maintien de l’arme dans son fourreau. Celui-ci, en cuir à garnitures acier, peint en vert-olive, est inspiré du modèle anglais. Il comporte un crochet de suspension destiné à sa fixation sur le ceinturon U.S à œillets.

 

 

 

Epée-baïonnette
Epée-baïonnette US modèle 1917 de deuxième type

 

 

Caractéristiques numériques :

Longueur totale :           555 mm.

Longueur de la lame :   434 mm.

Largeur :                        23,7 mm.

Epaisseur :                     7 mm.

 

 

 

FUSIL U.S SEMI-AUTOMATIQUE « GARAND M1 ».

 

 

 Fusil semi-automatique.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  

Fusil semi-automatique.
 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Clip lame chargeur

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Dès 1921, l’ingénieur de l’usine Springfield, John Cautius GARAND, d’origine Franco-Canadienne, joue un rôle important dans l’évolution de l’armement U.S en proposant un fusil semi-automatique en calibre 7 mm (276 U.S). Mis en compétition avec d’autres prototypes, l’expérimentation de l’arme se poursuit sur plusieurs années et amène son inventeur à procéder à quelques modifications, notamment en adaptant le calibre à la cartouche 7,62 mm (30-06 U.S) utilisée sur les fusils à verrou SPRINGFIELD M 1903 et U.S 17.

Le fusil semi-automatique est adopté en 1936 sous l’appellation de « GARAND M1 ». La Springfield Armory de Springfield (Massachusetts) débute alors sa fabrication. La Seconde Guerre mondiale contraint à augmenter la production de l’arme, qui est devenue le fusil réglementaire du fantassin de l’U.S Army, en faisant appel à Winchester ainsi qu’à New Haven, deux industries privées.

En 1941, la diffusion à toutes les troupes U.S du fusil semi-automatique confer aux groupes de combat américains une puissance de feu inégalée face aux fantassins adverses équipés du fusil à répétition. Il équipe, au cours de la Seconde Guerre mondiale, certaines unités de la 1re Armée française, puis dès l’automne 1945 le CEFEO en Indochine.

Arme puissante, précise, son magasin de type Mannlicher est alimenté par un clip (lame-chargeur) de 8 cartouches disposées en quinquonce. A l’issue du tir de la dernière cartouche, le clip est éjecté automatiquement vers le haut. Le tireur a également la possibilité d’éjecter manuellement, à l’aide d’un bouton poussoir, le clip pour le remplacer par un clip à cartouches panachées, traçantes ou perforantes.

Le GARAND M1 est équipé d’une épée-baïonnette 1905 E1 ou 1905 M1. Il peut par ailleurs projeter des grenades à fusil à l’aide d’un dispositif adaptable.

Le GARAND M1 reste en dotation dans l’armée américaine jusqu’en 1958.

 

Caractéristiques numériques :

Fonctionnement :                             par emprunt des gaz.

Mode tir :                                          semi-automatique.

Alimentation :                                  clip (lame-chargeur) de 8 cartouches).

Calibre :                                           7,62 mm (30.06 US).

Munition :                                        30 M2.

Longueur de l’arme :                      1,107 m.

Longueur avec baïonnette M1 :     1,50 m.

Longueur du canon :                       0,620 m.

Rayures du canon :                          4 à droite.

Poids de l’arme :                              4,100 kg.

Poids avec baïonnette :                    4,556 kg.

Vitesse pratique de tir :                   24 coups/ mn.

Portée pratique :                              400 m.

Portée utile :                                     1.200 m.

Baïonnette :                                       poignard-baïonnette 1905 E1 ou 1905 M1 avec fourreau M7.

 

 

 

Marseille 1944.
1944 bataille de Marseille. Goumier et son fusil Garand M 1.

 

 

 

POIGNARD-BAÏONNETTE 1905 E1 ou 1905 M1.

 

 Poignard-baïonnette.Baïonnette.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 L’épée-baïonnette M 1905 du fusil Springfield M 1903 subit un raccourcissement de la lame à 254 mm. Ainsi transformée au profit du fusil GARAND M1, elle prend la dénomination de poignard-baïonnette « Modèle 1905 E1 ».

Le poignard-baïonnette « Modèle 1905 M1 » est identique au modèle 1905 E1, mais est produit directement à l’état neuf dans les usines d’armement.

La distinction rapide entre le modèle E1 et le modèle M1, se fait par la différence de longueur des gouttières de la lame :

- jusqu’à l’extrémité de la lame pour l’un ;

- à quelques centimètres de la pointe pour l’autre.

Les deux modèles ont leurs parties métalliques phosphatées. La croisière est en acier, avec une bague et un quillon court. La lame, polie et bronzée, est à simple tranchant et gouttières.

Le fourreau en matière plastique vert olive est muni de crochets de suspension pour ceinturon américain en toile muni d’œillets.

 

Caractéristiques numériques :

Type :                        E1 ou M1

Longueur :                370 mm.

Longueur lame :       254 mm.

Largeur :                   27 mm.

Epaisseur :                6 mm.

Fourreau :                 M7 en matière plastique vert olive.

 

 

 

CARABINE U.S M1 modèle 1941.

 

 Carabine.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Carabine.
 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 Ayant souvent constaté les mauvaises performances au tir, des personnels équipés d'une arme de poing, le Secrétariat d'Etat à la Défense des Etats-Unis demande, en 1940, au service du matériel de mettre au point une arme automatique légère destinée à remplacer le pistolet chez tous les combattants spécialisés qui en sont dotés (conducteurs, radios, pourvoyeurs, spécialistes).

On crée tout d'abord une munition de puissance moyenne et l'année suivante, de nombreux prototypes sont présentés. On retient celui de Winchester qui fonctionne d'après un principe conçu par David Marshall Williams.

Il donnera naissance à une lignée prestigieuse de carabines semi-automatiques qui outre les non-spécialistes, armera une proportion non négligeable des combattants pendant et après la Seconde Guerre mondiale.

L’arme est légère, maniable, précise et elle est très populaire chez les combattants. Ses organes de visée comportent un guidon protégé par des oreilles et par une hausse à deux œilletons sur une équerre basculante (130 et 300 yards).

La carabine U.S. M1 modèle 1941 est utilisée au cours de la campagne de France, en Indochine et en Algérie par les cadres des Goums Mixtes Marocains.

 

Caractéristiques numériques :

Fonctionnement :                                                          Par emprunt des gaz.
Mode de tir :                                                                  Semi-automatique.
Alimentation :                                                               Boîtier chargeur de 15 ou de 30 coups.

Calibre :                                                                        7,62 mm.

Munition :                                                                     30 M1.

Longueur de l'arme :                                                    0,902 m.

Longueur avec baïonnette :                                         1,078 m.

Longueur du canon :                                                    0,458 m.

Rayures du canon :                                                       4 à droite.

Poids de l’arme :                                                           2,480 kg.

Poids de l’arme avec chargeur de 15 cartouches :     2,740 kg.

Cadence de tir coup par coup :                                   100c/m.

Portée pratique :                                                           300 m.

Portée utile :                                                                  1200 m.

 

 

 

CARABINE U.S M1 modèle 1944.

 

Carabine.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 Carabine.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La carabine US M1 modèle 1944 a les mêmes caractéristiques que la carabine US M1 modèle 1941.

Elle se différencie cependant de celle-ci par :

  • - Un œilleton sur planche de hausse muni d’un dispositif de réglage en direction autorisant le tir à une portée minimale de 100 yards pour une portée maximale de 300 yards.
  • - Un système de fixation pour poignard-baïonnette M4, adopté en mai 1944 et mis en service après le débarquement de Normandie.

La carabine U.S. M1 modèle 1944 est utilisée au cours de la campagne de France, en Indochine et en Algérie par les cadres des Goums Mixtes Marocains.

 

 

POIGNARD-BAÏONNETTE U.S M 4.

 

Baïonnette.

 

L’emploi d’une baïonnette montée sur la carabine U.S M1 apparaît indispensable au lendemain du débarquement du 6 juin 1944. Pour ce faire, il est décidé de modifier le poignard M 3 pour qu’il puisse être fixé à la carabine. La transformation porte sur la modification de la croisière qui est alors munie d’une bague destinée à venir en prise sur l’extrémité du canon, et du pommeau qui reçoit deux boutons poussoirs destinés à fixer l’arme sur le système à tenon de la carabine.

Afin d’éviter le double emploi de ces deux armes blanches, la fabrication du poignard est suspendue au profit de celle de la baïonnette. Celle-ci prend alors l’appellation de baïonnette M4 et son fourreau celle de M8 A1.

La poignée est constituée de rondelles de cuir maintenues en place par le pommeau qui est riveté à la soie. La lame est droite, à tranchant et contre-tranchant.

Le fourreau est de type M8. Son corps est en matière plastique, constitué de tissu enduit couleur vert-olive.

Le porte-fourreau est en toile et comporte un crochet de suspension destiné à sa fixation sur le ceinturon U.S à œillets.

 

Caractéristiques :

Longueur totale :             300 mm.

Longueur de la lame :     172 mm.

Largeur :                          1,8 mm.

Epaisseur :                        4,7 mm.

 

 

 

MITRAILLEUSES.

 

 

 

MITRAILLEUSE LOURDE « BROWNING M.1917.A1. » sur AFFÛT LÉGER M2.

 4 Mitrailleuse US Browning Mle 1917 A1

 

Semblable à la Vickers, le modèle de base de la mitrailleuse Browning est développé entre 1901 et 1910. Alimentée par bande, elle fonctionne par emprunt des gaz, court recul du canon, et par refroidissement par eau. L’armée US adopte cette mitrailleuse en 1917.

Son utilisation au cours de la Première Guerre mondiale fait apparaître certains défauts mineurs qui sont corrigés dans les années 1930. Le nouveau modèle ainsi amélioré prend l’appellation de mitraille Browning modèle M 1917 A1.

Au cours de la Seconde Guerre mondiale elle est à nouveau améliorée pour la rendre encore plus résistante.

 

Caractéristiques générales :

Le canon interchangeable de la mitrailleuse Browning modèle 1917 A1, est muni d’un refroidisseur tubulaire perforé.

L’ensemble prend place dans un radiateur cylindrique contenant de l’eau, associé à un condensateur, destiné au refroidissement.

La boîte de culasse parallélépipédique renferme les organes du mécanisme ainsi que le système d’alimentation par bande souple, lui-même placé dans son couvercle.

Le levier d’armement est placé sur le côté droit de la boîte de culasse.

A l’arrière de cette dernière, sont placées la poignée-révolver (poignée-pistolet) et la détente.

Les organes de visée comportent une hausse à planchette pliante équipée d’un œilleton à curseur réglable pour les tirs de 300 à 1.500 yards.

L’affût trépied qui lui est attribué est du modèle 1917 A1, lourd et encombrant. Le modèle M2, plus léger, lui succède à partir de 1942 (photographie ci-dessus).

 5 Afft 1917 A1

 

La mitrailleuse Browning M 1917 A1 reste en service jusqu’à la fin de la guerre de Corée.

 

Caractéristiques numériques:

Calibre :                       7,62 mm.

Munition :                    30.06.

Longueur totale :         0,978 m.

Longueur du canon :   0,610 m.

Poids :                           14,800 kg.

Poids avec l’eau :         18,600kg.

Poids de l’affût A1 :     24,100 kg.

Cadence de tir :            450 à 600 coups/mn.

Portée maximale :        1.900 mètres.

Portée pratique :          900 mètres.

 

 

MITRAILLEUSE LÉGЀRE « BROWNING M.1919.A4. » avec AFFÛT M2.

 

 7 Afft trpied US M2 Mle 19176 Mitrailleuse US Browning Mle 1918 A4

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les enseignements tirés du premier conflit mondial, font apparaître à l’Etat-major US l’intérêt majeur de disposer d’une mitrailleuse légère sur le champ de bataille en remplacement de la mitrailleuse à refroidissement par eau, trop encombrante et trop lourde. Il est fait appel à Browning qui par transformation du modèle 1917 A1 réalise une nouvelle version, conforme au cahier des charges, qui prend la dénomination de modèle 1919.

Alimentée par bandes souples en toile, puis par bandes à maillons métalliques articulés, elle fonctionne par emprunt des gaz, court recul du canon, et par refroidissement par air.

Adoptée par l’armée US, elle subit plusieurs modifications pour devenir le modèle définitif sous la dénomination de mitrailleuse Browning modèle M 1919 A4. Elle sera plus connue sous son appellation de « mitrailleuse calibre 30 », en référence au calibre américain.

 

Caractéristiques générales :

La mitrailleuse Browning M 1919 A4 se différencie essentiellement de la mitrailleuse modèle 1917 A1 par la suppression de son refroidisseur à eau, remplacé par un manchon perforé couvrant la totalité du canon, ainsi que par le renforcement de ce dernier de section plus importante.

 

Caractéristiques numériques :

Calibre :                                7,62 mm.

Munition :                             30.06.

Alimentation :                      bandes souples en toile ou par bandes à maillons métalliques articulés de 250 cartouches.

Longueur totale :                 1,034 m.

Longueur du canon :           0,610 m.

Poids :                                   13,760 kg.

Poids de l’affût M2 :            6,350 kg.

Cadence de tir :                    400 à 500 coups/mn.

Portée maximale :                1.900 mètres.

Portée pratique :                  900 mètres.

 

Les Goums Mixtes Marocains seront appelés à servir la mitrailleuse Browning M 1919 A4 au cours de la Campagne d'Italie, de France, ainsi que sur le TOE d’Indochine, comme à Nghia Lo, Na Sam, Laï Chau, sans oublier Dien Bien Phu.

 

 

Mitrailleuse Browning Mle 1918 A4.Italie, Cassino. Goumiers au service d'une mitrailleuse Browning Mle 1918 A4.

 

 

 

 

MITRAILLEUSE LOURDE BROWNING CALIBRE 50 M2 HB.

 Mitrailleuse.

  

La mitrailleuse U.S « BROWNING calibre 50 M2 HB » est dérivée de la mitrailleuse standard Browning M.1917 calibre 30, à refroidissement par eau, qui après sa transformation en calibre 50 et quelques modifications devient successivement la M.1921, puis la M.2. Son nouveau projectile élaboré au lendemain de la Première Guerre mondiale à partir des études menées sur la cartouche calibre 13 mm du fusil antichars allemand MAUSER T Gewehr permet de doter l’armée US d’une mitrailleuse de gros calibre capable de traiter d’importants objectifs.

La mitrailleuse U.S de calibre 50 (12,7 mm) modèle M2 HB, est une arme collective lourde, automatique, à tir continu, capable de traiter des objectifs terrestres (personnels, véhicules faiblement protégés) ou aériens (hélicoptères, avions à basse altitude).

Elle est alimentée par des bandes homogènes à maillons métalliques de 105 cartouches à balle ordinaire ou à balle perforante. Ces bandes peuvent être panachées à l’aide de cartouches traçeuses, cartouches perforantes, cartouches incendiaires, cartouches traceuses-perforantes, cartouches traceuses-incendiaires.

Elle est en service dans les Goums Mixtes Marocains en version terre, montée sur affût trépied U.S M3 avec bloc de pointage, et assure la défense des postes au cours de la guerre d’Indochine et de la guerre d’Algérie.

Aujourd’hui encore, la mitrailleuse U.S de 12,7 mm modèle M2 HB poursuit sa longue carrière. Elle équipe une majorité d’armées dans le monde. En France, elle dote l’infanterie, les chars, les blindés et de nombreux autres véhicules. Preuve de l’efficacité et de la fiabilité de l’arme et de ses munitions.

 

Caractéristiques numériques :

Calibre :                                                          12,7 mm (0,50 inche).

Poids de l’arme nue :                                     38 kg.

Poids du canon :                                             12,300 kg.

Poids de l’affût M3 :                                      23 kg.

Longueur de l’arme :                                    1,65 m.

Longueur du canon :                                     1,14 m.

Longueur de la ligne de mire :                     51 cm.

Rayures :                                                        8 rayures à droite au pas de 381 m.

Vitesse initiale :                                              900 m/s.

Vitesse pratique de tir :                                150 coups/mn.

Portée maximale :                                          7.000 m.

Portée pratique de tir :

                -  Tir à terre :                                 1.200 m.

                 - Tir antiaérien :                           900 m.

Hausse de combat :                                       750 yards (685 m).

Pouvoir de pénétration :                               61 cm de bois et 65 cm de terre à 550 m.

Pouvoir de perforation :                               20 mm d’acier à 400 m.

Contenance du magasin :                             - bandes homogènes de 100 à 265 cartouches

                                                                         à balle ordinaire ou à balle perforante.

                                                                        - bandes panachées (1 traceuse + 4 ordinaires, ou

                                                                          1 traceuse + 4 perforantes, ou 1 perforante-

                                                                          traceuse + 4 ordinaires, ou 1 traceuse-incendiaire

                                                                          + 4 ordinaires).

Poids d’une bande de 105 cartouches :       13,650 kg.

 

 

 

ARMES ANTICHARS U.S.

 

 

BAZOOKA U.S. M1 et M1. A1

  

Bazooka.

 

 

Le Bazooka US M1 modèle 1942 (2.36 in. Rocket-Laucher M1) est une arme collective antichar tirant une roquette à charge creuse à revêtement conique en acier.

Il semble en effet que l’effet « charge creuse » soit successivement passé par des phases de découvertes et d’oublis, notamment avant la découverte de l’intérêt du revêtement métallique. L’effet engendré par une cavité pratiquée dans un bloc d’explosif remonte à l’année 1883 et, est attribuée à l’Allemand Max von Foerster. Indépendamment en 1888, l’Américain Munroe découvre cet effet.

Ce n’est qu’en 1911 que l’Allemand du nom de Neuman dépose un brevet international après avoir découvert l’intérêt de la présence d’un évidemment conique dans un explosif pour perforer un blindage.

C’est un Français, le capitaine Lepidi, qui entre 1891 et 1893 est le premier à mettre au point un projectile contenant un évidemment cylindrique muni d’un revêtement métallique (obus chambré) propulsé par un canon. L’explosion d’un canon lors des essais met fin aux recherches qui tombent dans l’oubli.

La reprise de ses travaux, au cours des cinq années précédant la Seconde Guerre mondiale, permettent à l’Allemand THOMANECK d’une part, et au Suisse MOHAUPT d’autre part, qui semblent avoir travaillé indépendamment l’un de l’autre, de concrétiser les recherches sur le rôle du revêtement métallique.

Entre 1938 et 1939, le Suisse MOHAUPT propose son invention aux Etats français puis anglais. Son brevet est acheté par la firme française E.BRANDT qui développe le principe particulier de focalisation de l’onde de choc et d’élévation de température, capable de perforer des parois d’acier, puis produit les premières grenades à charge creuse à revêtement métallique pour fusil.

En 1940, les Américains exploitent les travaux de BRANDT et développent une grenade à fusil équipée d’une charge creuse et munie d’une queue stabilisatrice avec ailettes. Désignée « M 9 » cette grenade propulsée avec le fusil Springfield M 1903 muni d’un manchon ad hoc perfore 30 mm de blindage, capacité opérationnelle de destruction insuffisante en 1942, avec la prolifération de blindages nouveaux développés par l’Allemagne.

Conjointement deux chercheurs américains, Leslie Skinner et Edward Uhl mettent au point un lanceur de roquettes, sans charge militaire, qui se révèle être de grande précision. L’idée d’associer l’invention de leur lanceur de roquettes à celle de la grenade à charge creuse débouche sur la réalisation du BAZOOKA et de sa roquette AT M6 à charge militaire plus puissante.

Le lance-roquettes antichars de 2,36 pouces (60 mm) M 1 est adopté le 24 juin 1942.

En 1943, quelques problèmes de conception, constatés au cours de la campagne de Tunisie, entraînent certaines modifications (centre du tube renforcé, suppression de la boîte de connexion remplacée par deux contacteurs électriques à l’arrière du tube, mise en place d’un grillage de protection à l’avant du tube « flash deflector », renforcement de la limite extrême d’utilisation de la roquette sous haute température). Ainsi conçu, le Bazooka est adopté en juillet 1943 et prend l’appellation de « BAZOOKA M1 A1 ».  

Au cours de la même période, et dans le cadre du réarmement de l’armée française par les Etats-Unis, la dotation est de 36 rocket-guns par GTM.

 

Caractéristiques numériques :

Fonctionnement :                        mise de feu électrique. Tube ouvert se chargeant par l’arrière.

Mode de tir :                                coup par coup.

Alimentation :                             manuelle.

Calibre :                                       60 mm.

Munition :                                    roquette à autopropulsion et à charge creuse.

                                                      caisse de 20 projectiles. Poids 58 kg.

Longueur du canon :                  1,35 m.

Canon :                                         lisse.

Protection :                                   bouclier de tamis métallique monté au niveau de la bouche.

                                                      (protection contre les particules de poudre enflammées).

Poids   de l’arme :                       6,010 kg.

Cadence de tir :                           5 à 6 coups/mn.

Portée maximale :                       700 m.

Portée utile :                                275 m.

Portée tactique :                          150 m.

Chaleur dégagée à l’impact :     2500°.

Perforation :                                86 mm de blindage.

                                                      300 mm de béton.

 

 

ROQUETTE (ROCKET) A.T. M6.

 

 

Roquette.

 

 

Caractéristiques numériques :

Roquette à autopropulsion et à charge creuse. 

Diamètre :                            60 mm.

Longueur :                           546 mm.

Poids :                                   0,590 Kg.

Vitesse initiale :                    90 m/s.

Pouvoir de perforation :     environ 15 cm d’acier.

Pouvoir de pénétration :     environ 30 cm de béton.

Portée maximum :               640 m.

Portée d’utilisation :            300m.

 

Les roquettes AT.M6 sont livrées par 20 dans une caisse en bois pesant environ 62 kg.

La roquette AT.M6 est elle-même livrée, pour son transport, dans un tube en fibres.

La couleur de son corps, au début de sa production, était de couleur jaune avec des marquages noirs; par la suite, le corps fut peint en kaki avec des marquages jaunes.

 

   

  

CANON U.S de 57 mm S.R M18 A1. 

 

Canon SR.

 

 

La France utilise un armement antichar cédé par l’Amérique pendant et après la campagne 1943-1945 : les canons sans recul de 57 mm M18 A1 et de 75 mm M201.

En 1943, au cours de la campagne d’Italie, la dotation est de 3 canons antichars U.S de 57 mm par GTM.

 

Le principe de fonctionnement du canon antichar sans recul consiste à utiliser vers l’arrière de l’arme, une partie des gaz de propulsion de l’obus afin d’atténuer son recul provoqué par le départ du coup.

Les munitions utilisées sont des « cartouches » (non des obus) dont l’étui (non la douille) est perforé d’une multitude de trous, dit en « abeille ».

Au centre du culot de l’étui, une cartouche de mise de feu par percussion est prolongée par un tube relai qui assure la mise à feu de la charge propulsive qui l’enveloppe sur toute sa longueur.

A la partie avant de l’étui est fixé un obus qui renferme la charge creuse munie d’une fusée de sécurité, armée par inertie au départ du coup, et d’un contact d’ogive déclenchant l’explosion à l’impact.

La mise de feu de la charge explosive provoque une explosion qui dégage les gaz nécessaires à l’expulsion de l’obus vers l’avant du canon alors qu’une partie des gaz est évacuée par les trous 

« en abeille » de l’étui pour être violemment éjectée par des « évents » (sorte de tuyères) disposés à l’arrière sur la culasse obstruant la chambre.

Le principe en physique «  les forces horizontales de même intensité et de sens opposé s’annulent » s’applique ici, permettant la stabilité de l’arme au départ du coup. Cependant, l’énergie cinétique perdue au profit du recul diminue la vélocité du projectile et de ce fait, la portée maximale de l’arme.

Le canon sans recul de 57 mm M18 A1 est une arme collective, légère, antichar.

 

Caractéristiques numériques :

Fonctionnement :                      chargement simple par l’arrière.

Culasse :                                     commandée à la main.

Mode de tir :                              tir direct.

Alimentation :                           chargement manuel.

Calibre :                                     57 mm.

Longueur de l’arme :               1,56 m.

Longueur du tube canon :       1,22 m.

Hauteur de l’arme :                  0,41 m.

Rayures du canon :                   24 à droite.

Poids de l’arme :                       21 kg (avec bipied et béquille).

Vitesse pratique de tir :            4 à 6 coups/mn.

Portée pratique :                        - 1.500 mètres sur objectifs fixes avec lunette de pointage.

                                                     - 1.000 mètres avec ligne de mire naturelle.

                                                     - 800 mètres sur objectifs mobiles.

Portée maximum :                    4.100 m.

Pouvoir de perforation :          200 mm d’acier ou 1,50 m de béton.

Munition :                                 cartouches à obus :

                                                     - Obus explosifs brisant HE M306.

                                                     - Obus à charge creuse HE AT M307.

                                                     - Obus fumigène au phosphore WP M308.

Poids de la munition :               environ 2,500 kg suivant le modèle de cartouche.

Emballage :                               caisse en bois garnie de 4 coups.

Poids de la caisse :                    17,500 kg.

 

Le canon peut être monté sur l’affût Mle 1917 A1 de la mitrailleuse calibre 30.

 

 

 

CARTOUCHE U.S à OBUS DE 57 mm.

 

Cartouche à obus.

 Etui de cartouche de 57 mm.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La cartouche à obus de 57 mm est constituée de deux éléments :

  • - L’obus, qui renferme la charge creuse, la fusée de sécurité et le contact de tête ;
  • - L’étui qui renferme l’amorce, le tube relai et la charge explosive.

 

Caractéristiques numériques :

Pouvoir de perforation :           200 mm d’acier ou 1,50 m de béton.

Poids de la cartouche :              environ 2,500 kg suivant le modèle de cartouche.

Emballage :                                caisse en bois garnie de 4 coups.

Poids de la caisse :                     17,500 kg.

 

 

 

MORTIER.

 

 

U.S M2 60 mm MORTAR.

 

Mortier.

 

 

Le mortier U.S M2 de 60 mm est la copie du mortier de 60 mm BRANDT modèle 1935, construit sous licence aux USA. Il est utilisé au cours du débarquement de Normandie et durant toute la durée de la Seconde Guerre mondiale. 

En 1944, la dotation est de 9 mortiers de 60 mm par G.T.M répartis dans les différents Goums à raison d’un mortier par section de commandement. L'U.S M2 de 60 mm reste en dotation dans les Tabors marocains au cours de la guerre d’Indochine, en complément du mortier BRANDT modèle 1935 M44 de même calibre.

 

Caractéristiques numériques :

Ses caractéristiques sont à quelque chose près identiques à celles du mortier de 60 mm BRANDT. Son poids est légèrement supérieur : 19 kg contre 18 kg pour le Brandt.

Munitions :

1) Américaines :

Projectile HE M49 A2 (explosif).

                      Poids complet :       1,350 kg.

                      Portée maximum :  1.800 mètres.

                      Couleur :                 jaune.

Projectile M3 éclairant.

                      Poids complet : 1,700 kg.

                      Couleur : gris

2) Françaises :

Projectile FA M1935.

                      Poids complet : 1,330 kg.

                      Portée maximum : 1.300 mètres.

 

 

 

 


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IV / PÉRIODE 1950 – 1956.

 

 

 

ARME DE POING.

 

 

PISTOLET AUTOMATIQUE MAC MODÈLE 1950. 

 
 

Pistolet.

Pistolet.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, les armes de poing réglementaires en dotation dans l’Armée française sont le PA de la SACM Modèle 1935 A et le PA de la MAS Modèle 1935 S, en calibre 7,65 Long. Figure également parmi ces armes de poing, le très apprécié et fiable Colt 45 Modèle 1911 A1 fourni en 1943 par l’Amérique aux Forces Françaises Libres.

Les deux pistolets français jugés insuffisamment performants, un programme est lancé dès 1946 pour l’étude d’un nouveau pistolet au calibre de 9 mm «  Parabellum », calibre utilisé durant le conflit par l’Allemagne, la Grande Bretagne, l’Italie, et ayant fait ses preuves.

La Manufacture d’Armes de Saint-Etienne chargée de cette étude, décide d’adopter la cartouche de 9 mm pour le révolver déjà existant, le Pistolet Automatique Modèle 1935 S. En août 1950, à l’issue de tests comparatifs avec les P08 et P38 allemands, le prototype de la MAS est retenu par l’EMAT et prend l’appellation de « Pistolet Automatique de 9 mm modèle 1950 ».

La Manufacture d’Armes de Châtellerault est alors chargée de sa fabrication en série.

Le Pistolet de 9 mm Modèle 1950 est une arme de poing, semi-automatique٭, à tir coup par coup, utilisée dans les actions à très courte distance. Il prend place dans un étui cuir modèle 48 GM1 ou GM2. Les troupes aéroportées sont équipées de l’étui en tissu TAP.

Arme de défense individuelle, il équipe les officiers, le personnel des équipages blindés motorisés et mécanisés, les servants des armes collectives (FM, mitrailleuses, LRAC).

٭ La dénomination de «pistolet automatique» constitue une exception qui est maintenue, mais en fait le fonctionnement, le chargement et le mode de tir de cette arme la classent dans la catégorie des armes semi-automatiques. Une arme automatique tire en continu lorsque la pression du doigt est maintenue sur la détente.

 

Caractéristiques numériques :

Calibre :                                        9 mm.

Poids :                                            0,900 Kg.

Longueur de l’arme :                   19,5 cm.

Longueur du canon :                    11,1 cm.

Longueur de la ligne de mire :    15,5 cm.

Rayures du canon :                       4 à gauche au pas de 27 cm.

Alimentation :                               chargeur à pile unique de 9 cartouches.

Vitesse pratique de tir :                18 coups/mn.

Portée pratique :                           50 mètres.

Pouvoir de pénétration :              15 cm de sapin à 25 mètres.

 

 

 

 

PISTOLET-MITRAILLEUR.

 

 

 

 

PISTOLET-MITRAILLEUR MAT modèle 1949.

 

 Pistolet-Mitrailleur.

 

 

Pistolet Mitrailleur fabriqué par la Manufacture d’Armes de Tulle en 1949.

Le PM. MAT. 49 est une arme individuelle automatique utilisée dans les actions à courte et très courte distances fonctionnant seulement par rafales. 

L’arme est alimentée par un chargeur droit contenant 32 cartouches en piles imbriquées, ou par chargeur droit de 20 cartouches, en pile unique, destiné aux régions sablonneuses.

La guerre 1939-1945 a montré l’efficacité des pistolets mitrailleurs dans les combats rapprochés, les combats de rue, les assauts. Déjà avant la guerre, certains pays les USA, l’Allemagne, l’Italie, avaient étudié ces armes au calibre de 9 mm Parabellum et 11,43 (45 US), munitions alors utilisées pour les pistolets automatiques.

La France avait adopté en 1938, un pistolet mitrailleur Modèle 38 au calibre de 7,65 long utilisant la cartouche des pistolets automatiques Modèle 35A ou 35S.

La plus grande efficacité de la cartouche de 9 mm a eu pour conséquence l’abandon du calibre 7,65 L.

En 1947 et 1948 les principales manufactures d’armes françaises, la MAC, la MAS, la MAT, expérimentent les premiers prototypes du pistolet mitrailleur au calibre de 9 mm.

Le 20 mai 1949 l’Armée fixe son choix sur un pistolet mitrailleur présenté par la Manufacture Nationale d’Armes de Tulle qui est adopté sous l’appellation de « Pistolet Mitrailleur Modèle 1949 ».

C’est une arme voulue rustique et peu coûteuse : mécanisme très simple, nombre de pièces réduit, large emploi de tôle emboutie.

Le mécanisme de mise de feu comprend une détente, une gâchette et une pièce de sécurité manœuvrée par une pédale qui fait saillie à l’arrière de la poignée pistolet.

La crosse, du type squelette en acier, coulisse dans les tubes latéraux supports de crosse disposés de part et d’autre de la carcasse. Un bouton poussoir transversal, situé sur le côté gauche de la carcasse, verrouille la crosse dans trois positions :

- Position de transport : crosse entièrement repoussée vers l’avant ;

- Position intermédiaire : pour le tir au jugé crosse sur le ventre, ou la garde et les défilés ;

- Position sortie entièrement : pour tous les types de tir.

Les organes de visée sont composés d’une hausse à équerre basculante équipée de deux œilletons pour le tir à l’épaulé pour les distances 100 et 200 mètres ; un guidon protégé par un tunnel à l’avant du canon monté sur une bague goupillée supportant un anneau articulé au niveau du pied du guidon. Cet anneau sert à la fixation du mousqueton de la bretelle.

Un dispositif de tir de nuit fut adopté en 1963 et un bouchon de tir à blanc en 1960.

En dotation dans les Goums Mixtes Marocains au cours de la guerre d'Indochine, le PM MAT 49 reste en service dans l’armée française plus de quarante ans.

 

Caractéristiques numériques :

Tir :                                                        par rafale uniquement.

Culasse :                                                 non calée.

Calibre                                                 9 mm.

Alimentation :                                       chargeur de 32 cartouches.

Longueur de l’arme crosse repliée :   0,460 m.

Longueur de l’arme crosse dépliée :   0,720 m.

Longueur du canon :                            0,230 m. 

Rayures :                                               4 à gauche au pas de 250 mm.

Poids sans chargeur :                           3,500 kg.   

Poids du chargeur vide :                      0,290 kg.

Poids du chargeur plein :                     0,675 kg.

Poids avec chargeur plein :                 4,175 kg.

Vitesse pratique de tir :                        450 coups/minute.

Portée pratique :                                   50 mètres.  

Portée utile :                                          100 mètres. 

Portée maximum :                                600 mètres. 

 

Maroc 1956.
Maroc 1956. Garde au Drapeau équipée du PM MAT 49.

 

 

 

 

 

 

ARME DE D’ÉPAULE.

 

 

 

FUSIL D’INFANTERIE A RÉPÉTITION MAS MODÈLE 1936 de deuxième type.

 

Fusil.

 

 

En 1944, le MAS 36 reçoit des améliorations.

Extérieurement son apparence est identique à son prédécesseur, cependant la distinction rapide entre le 1er type et le 2e type du MAS 36, se fait par la différence de forme du protège guidon :

- à oreilles pour l’un ;

- à tunnel pour l’autre.

Le MAS 36, arme rustique sinon performante, est utilisé au cours de la guerre d’Indochine et de la guerre d’Algérie.

 

 

Fusil
Fusil MAS 36 de deuxième type

 

 

 

Caractéristiques numériques :

Chargement :                                            par magasin (5 cartouches).

Calibre :                                                    7,5 mm.

Longueur de l’arme :                              1,020 m.

Longueur du canon :                               0,575 m.

Longueur de l’arme avec baïonnette :   1,34 m.

Poids à vide :                                             3,720 kg.

Poids avec baïonnette :                            3,890 kg.

Vitesse pratique de tir :                           15 à 17 coups/mn.

Portée pratique :                                      350 mètres.

Portée utile :                                             500 mètres.

Alimentation :                                           5 cartouches.

Baïonnette :                                               à lame quadrangulaire.

Poids de la baïonnette :                            0,170 kg.

 

 

FUSIL D’INFANTERIE MAS MODÈLE 1936 LG 48.

 

 Fusil LGFusil MAS 36 LG 48.



 

  

Fusil LG
Embouchoir et alidade de visée du MAS 36 LG 48

 

 

Le tromblon VB utilisé sur le fusil LEBEL, et jusqu’à présent sur le MAS modèle 1936, est jugé dépassé par les militaires.

Trois années après la fin de la seconde guerre mondiale, les études entreprises débouchent sur la grenade à fusil antipersonnel modèle 1948.

Dans le courant de l’année 1949, les unités reçoivent le fusil modèle 1936 doté de son embouchoir spécial destiné à recevoir la nouvelle grenade.

L’appellation de MAS modèle 1936 LG 48 est attribuée à ce fusil mais n’a jamais été officialisée.

Le fusil MAS modèle 1936 LG 48 est identique au MAS modèle 1936 de deuxième type avec quelques modifications :

- Le pontet fraisé remplace le modèle embouti et soudé, jugé moins solide lors du tir à la grenade.

- Le nouvel embouchoir est constitué :

  • D’une bague coulissante solidaire d’une réglette des portées, graduée en chiffres pairs de 8 à 26 décamètres.
  • Une molette de manœuvre.
  • Un étrier de support, avec bouton de débrayage pour la réglette.
  • Une alidade de visée avec cran de mire et guidon, à deux positions (rabattue le long du fût en utilisation normale du fusil, relevée à 45  par rapport à l’axe du canon en utilisation tir de grenade).

La baïonnette est portée en permanence sur l’arme. En position de transport, elle est logée dans un évidemment aménagé dans le fût.

 

 

 

GRENADE A FUSIL ANTIPERSONNEL FRANÇAISE de 50 mm modèle 1948 (AP 48).

  

Grenade à fusil
Grenade à fusil AP 48

  

Grenade à fusil antipersonnel de 50 mm modèle 1948 pour fusil MAS 36 LG 48 et MAS 49 uniquement.

 

Caractéristiques numériques :

- Corps cylindro-ovoïde en fonte aciérée.

- Fusée d’ogive 19/23 modèle 1939 modifié 1947 type R.S.A. (Remondy sans armement) fonctionnant par inertie après écrasement du percuteur.

- Longueur totale : 199 mm.

- Masse : 485 g dont 75 g d’explosif (NX au tolite).

- Manchon en acier équipé de 6 ailettes de stabilisation, diamètre intérieur 17 mm, diamètre extérieur 40 mm.

- Portée : 260 m.

- Lancement par cartouche spéciale à balle en bois modèle 30.

- Peinture :

- Corps noir, ogive rouge, inscriptions jaunes = grenade active chargée.

- Corps noir, inscriptions en blanc = grenade d’instruction.

 

Caractéristiques générales :

Les grenades à fusil sont constituées par des projectiles explosifs ou à effets spéciaux (fumigènes, fumigènes incendiaires, éclairantes), lancés au moyen d’un fusil et d’une cartouche propulsive sans balle.

La grenade comporte deux parties principales :

  • - Le projectile ;
  • - L’élément de propulsion.

I / LE PROJECTILE :

21) Le corps :

Il est constitué par un corps de forme cylindrique, cylindro-ogivale ou bi-ogivale.

Les grenades explosives antipersonnel ont un corps métallique à parois épaisses, éventuellement préfragmentées.

Les grenades explosives antichars et les grenades à effets spéciaux ont un corps métallique à parois minces.

Le chargement est constitué pour les grenades explosives, par des explosifs nitrés ou nitraté ; pour les grenades à effets spéciaux, par des produits combustibles : phosphore blanc, compositions fumigènes, compositions éclairantes.

22) Artifice d’amorçage :

L’amorçage des grenades est généralement réalisé au moyen de fusées percutantes instantanées à détonateur d’ogive ou de culot.

Les fusées d’ogives s’arment par inerte et fonctionnent à l’impact par refoulement du percuteur et, éventuellement, par inertie du porte-amorce.

Les fusées de culot s’arment soit par inertie, soit par la pression des gaz provenant de la déflagration de la charge propulsive. Elles fonctionnent à l’impact par inertie.

23) Le tube stabilisateur :

Il porte à l’arrière un empennage à ailettes.

Le diamètre intérieur du tube est déterminé par les armes d’emploi et les manchons utilisés avec ces armes.

II / L’ÉLÉMENT DE PROPULSION :

Il est constitué par une cartouche sans balle, adaptée à la grenade et à l’arme de lancement.

 

 

 

GRENADES A MAIN.

 

 

 

 

GRENADE OFFENSIVE FRANÇAISE modèle 1937 (OF 37).

 

Grenade à main.
Grenade OF 37.

 

 

L’effet recherché avec les grenades offensives (OF) est la neutralisation d’objectifs rapprochés et défilés par une charge d’éclatement produisant un effet de souffle puissant ainsi qu’un bruit assourdissant, sans projection d’éclats dangereux.

 

Caractéristiques générales :

La grenade offensive française modèle 1937 (OF 37) se compose d’un corps de forme ovoïde, à parois très minces, constitué de trois parties embouties et serties en tôle d’acier, en fer blanc ou en aluminium.

  • - La gaine métallique du bouchon allumeur.
  • - La calotte haute demie hémisphérique.
  • - La partie basse cylindro tronconique à fond plat.

 

Caractéristiques numériques :

Portée :                                                                  30 à 35 m en fonction de la force du lanceur.

Poids sans bouchon allumeur :                           155 g.

Poids avec bouchon allumeur :                           295 g.

Diamètre du corps en sa partie la plus large :   6,2 cm.

Hauteur sans bouchon allumeur :                      7,3 cm.

Hauteur avec bouchon allumeur :                      9,6 cm.

Explosif :                                                               90 g de tolite pulvérulente.

Retard :                                                                 4 à 7 secondes.

Diamètre d’efficacité :                                         5 m (effet de souffle), projection possible du bouchon allumeur jusqu’à 70 m.

 

 

GRENADE DÉFENSIVE FRANÇAISE modèle 1937 (DF 37).

 

Grenade à main
Grenade DF 37.

 

Les grenades défensives (DF) sont réservées à la destruction ou à la neutralisation d’objectifs rapprochés et défilés par une charge d’éclatement destinée à rompre le corps et à disperser les éclats dans un large rayon.

Grenade défensive DF 37.

- Elle se compose d’un corps ovoïde, en fonte, préfraguementé intérieurement contenant une charge d’explosif nitré ou nitraté.

- Son dispositif de mise à feu est constitué d’un bouchon allumeur modèle 1935.

Il comprend un anneau, une goupille de sécurité, un levier de déclenchement, un percuteur, une mèche fusante (retard 7 secondes) et un détonateur.

- Les éclats de cette grenade sont mortels dans un rayon de 50 mètres et dangereux dans un rayon de 150 à 200 m.

- Le corps est peint en jaune lorsque la charge se compose d’explosif nitré, en jaune et rouge brique si la charge se compose d’explosif nitraté.

 

Caractéristiques numériques :

Diamètre :      56 mm.

Hauteur :       97 mm.

Explosif :        Nitré ou nitraté

Poids :             600 g.

Efficacité :      éclats mortels dans un rayon de 50 m, dangereux dans un rayon de 150 à 200 m.

 

N.B. : La fabrication des grenades OF 37 s’est poursuivie après la Seconde Guerre mondiale et, vers 1960, elles ont été peintes en vert armée.

 

 

 

GRENADE DÉFENSIVE U.S MK II (DF MK II) modèle 1918.

 

 Grenade

 

 

Grenade à main explosive, défensive. Corps en fonte avec fragmentation externe.

La grenade U.S MK II a été mise en service en 1918, elle est à nouveau employée en 1940.

Le bouchon allumeur M 205.A2 comporte une cuillère, une goupille munie d’un anneau de sécurité, un dispositif de mise à feu avec retard de 5 secondes et un détonateur.

Munie d’un projecteur à empennage, cette grenade peut être propulsée avec le manchon spécial propre aux fusils et carabines américaines. Sa portée atteint alors 170 mètres.

 

Caractéristiques numériques :

Poids :                                         595 grammes.

Diamètre :                                  55 mm.

Hauteur :                                    112 mm.

Portée moyenne de lancer :      30 m.

Charge d’explosif :                    56 g. de TNT.

Rayon d’efficacité :                   27 m.

Efficacité :                                  180 m.

Bouchon allumeur :                   M 10 A3.

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 

Source :

Jean HUON « les armes françaises en 1939-1940 » éditions Crépin-Leblond 2006.

Jean HUON « les armes américaines du jour J » éditions Crépin-Leblond 2003.

Jean HUON « les fusils français à verrou du Chassepot au F.R.F2 » éditions Crépin-Leblond 2006.

Jean HUON « les armes britanniques et canadiennes du jour J » éditions Crépin-Leblond 2003.

TTA 150 - Titre XV - Connaissance et entretien de l’armement – Edition 2001.

MAT 1030. Edition 1975. Guide technique. Pistolet automatique de 9 mm modèle 1950.

MAT 1021 ex MAT 1003. Edition 1970. Guide technique. Pistolet-Mitrailleur de 9 mm modèle 1949.

MAT 1043. Edition1963. Guide technique. Arme automatique de 7,62 mm modèle F1.

DOC E 0119. Edition 1982. Guide technique. Arme automatique de 7,62 m modèle F1.

MAT 1028. Edition n° 4 de 1976. Guide technique de la mitrailleuse américaine Browning de calibre 50 (12,7 mm) M2 HB.

INF 401/4. Edition 1964. Quatrième partie. Titre II « les fusils-mitrailleurs et les mitrailleuses ».

INF 401/4. Edition 1964. Quatrième partie. Titre V « la mitrailleuse de 12,7 mm Modèle M2 HB ».

INF 401-5. Edition 1965 « règlement sur l’armement de l’infanterie » 5e partie « les armes antichars », titre II « le canon de 57 mm M18 A1».

INF 401/6. Edition 1966 « règlement sur l’armement de l’infanterie » 6e partie « Les mortiers » : Titre 1 « mortier de 60 mm » ; Titre 2 « mortier de 81 mm ».

MAT 1021. Edition 1950. Notice sur le mortier de 81 mm Mle  27/31.

Atlas de la baïonnette de collection  - Le nouveau Kiesling – tome 1 et 2 – traduction et mise à jour Jean-Pierre Vial - Editions du Portail.

Iconographie :

Collection photographique capitaine (er) Michel BARBAIZE.