Buste du maréchal LYAUTEY
Buste du colonel BERRIAU
DEUXIЀME SALLE : PÉRIODE 1923 à 1934.
Dans cette salle étaient évoqués les derniers épisodes de la pacification dominés par :
- Les opérations de la région de Taza.
- La campagne du Rif et la réddition d’ABDELKRIM.
- La réduction de l’Atlas Central et les célèbres combats du djebel SAGHO.
- Les opérations de l’Anti-Atlas qui mirent fin à la pacification en 1934.
Sur cinq panneaux étaient exposés cadres et photographies représentant des chefs et des hommes qui furent les artisans de cette phase glorieuse de l’épopée des Goums Mixtes Marocains.
89 officiers, 106 sous-officiers, 1.060 gradés et goumiers français et marocains ont glorieusement payé le prix de cette pacification.
Etaient également exposés sous vitrines :
Les albums ci-après :
- Casbah de l’Atlas par MAJORELLE, préface de LYAUTEY.
- Collection complète de costumes marocains par BESENCENOT.
- Casbah, par Théo SCMIED, d’après les tableaux de son père.
- Artisans marocains par madame JALABERT-EDON.
- - Gravures originales de LARICHE (Paysages du Maroc).
Divers objets dont : poignards, sabres, cornes à poudre, choukara.
Les fanions des goums ayant participé à ces opérations.
Sur supports d’exposition et sur mannequin :
- Deux rhalas de méharas ;
- Un goumier monté avec son arme ;
Enfin, drapé dans le dernier pavillon tricolore ayant flotté sur la Casbah de RISSANI, au cœur du TAFILALET, un coffret contenant un peu de terre recueillie au BOU GAFER, à l’endroit même où le capitaine de BOURNAZEL tomba mortellement blessé, à la tête de ses goumiers, en février 1933 et, dans une vitrine, sa tunique blanche.
TROISIЀME SALLE : PÉRIODE 1939 à 1945.
Ici commençait l’épopée des goums au cours du second conflit mondial.
Les six panneaux photographiques exposés dans cette salle retraçaient la « préparation secrète » des Goums de 1941 à 1942 puis l’épopée des quatre Groupements de Tabors Marocains⁎ qui, sous les ordres de chefs prestigieux, le général GUILLAUME, les colonels LEBLANC, BOYER de LATOUR, MASSIET du BIEST, SOULARD, GAUTHIER, PARLANGE se couvrirent de gloire de 1942 à 1945 sur les théâtres d’opérations de TUNISIE, d’ITALIE, de FRANCE et d’ALLEMAGNE.
Leurs faits d’armes furent récompensés par soixante-quatre citations collectives. Ils eurent l’honneur de se voir attribuer un « drapeau » en 1945 par le général de GAULLE, drapeau nommé dans l’Ordre de la Légion d’Honneur le 9 juillet 1952 et décoré par la Maréchal JUIN à IFRANE en 1953.
Leurs pertes furent très lourdes : 8.422 (1.745 tués, 6.598 blessés, 75 disparus, 4 prisonniers) militaires français et marocains pour un effectif permanent de dix à douze mille hommes engagés par les Goums Mixtes Marocains dans les campagnes de LIBERATION de la France ; tels ont été les sacrifices consentis par ces combattants d’élite au service de notre pays.
⁎ Un Goum correspond à une compagnie, un Tabor à un bataillon.
Encadrant un mémorial, portant les inscriptions des noms de nos morts, les six fanions des premiers Goums formés par le général d’Amade et deux mannequins de goumiers en armes.
Cette salle présentait également :
- Sur leurs lances, les fanions des Groupements de Tabors Marocains (GTM) qui s’illustrèrent pendant les campagnes de la libération.
- Les fanions du Commandement des Goums en Extrême-Orient et celui des élèves-officiers marocains de l’école militaire de Dar el Beida.
- Au pied du mémorial, sur un coussin de drap azur, la Croix de la Légion d’Honneur, remise au drapeau des Goums par le maréchal JUIN.
- Sur une table, le livre d’Or qui relate sur parchemin tous les faits d’armes.
- Dans des vitrines, des objets ayant appartenu aux maréchaux JUIN et de LATTRE de TASSIGNY, les journaux de marche des GTM, des fanions du Palio de SIENNE remis au général GUILLAUME par la population de cette ville.
- Tous les fanions ayant participé à l’épopée de l’Atlas au Danube.
- Enfin, tout autour de la salle et chronologiquement, les photographies montrant les Goums et leurs cadres pendant les périodes de réorganisation, de camouflage, de préparation, et en campagne.
Dans une vitrine, la vareuse du maréchal JUIN, ancien commandant du C.E.F (Corps Expéditionnaire Français en Italie) et ancien Résident Général de France au Maroc et son insigne de Grand-Croix dans l’Ordre de la Légion d’Honneur.
Un panneau donnant les noms des Chefs de Corps successifs du commandement des Goums Marocains et des Affaires Indigènes du Maroc depuis leur création en 1908 jusqu’en 1956, année de l’indépendance du Maroc.
- 11 novembre 1955 – Dernier défilé des Goums Mixtes Marocains à RABAT.
- Paris 2 juin 1956 – Porté par le colonel AUNIS dernier commandant des Goums, le drapeau des Goums Mixtes Marocains rejoint aux Invalides les drapeaux des autres unités militaire françaises dissoutes.
QUATRIЀME SALLE : EXTRÊME-ORIENT.
Dans cette salle, à main gauche en entrant, deux panneaux, terminaient l’histoire des campagnes de France et d’Allemagne et rappelaient par l’image, le retour des unités au Maroc.
Le reste de la salle était consacrée à la campagne d’Extrême-Orient.
- Une carte et quatre panneaux photographiques indiquant les zones où de 1948 à 1954, onze Tabors Marocains ont combattu glorieusement avec des pertes sévères, en particulier à CAO-BANG (Tonkin) ;
- Un mannequin de Goumier en tenue de brousse ;
- Autour de documents photographiques, qui montrent leur existence et leurs combats, des vitrines situées au centre de la pièce, souvenirs et trophées remis au musée par de généreux donateurs ;
- Les fanions des Goums et Tabors ayant participé à ces opérations, ainsi qu’un petit mémorial encadré de deux fanions de S.A.S (Affaires algériennes), sous les plis desquels, des anciens des Goums et du service des Affaires Indigènes du Maroc, ont donné leur vie.
CINQUIЀME SALLE : MARÉCHAL LYAUTEY.
Cette cinquième salle présentait divers souvenirs confiés par notre camarade Pierre LYAUTEY, neveu du Maréchal, colonel de réserve des Goums Mixtes Marocains, qui permettaient d’évoquer la prestigieuse figure de « LYAUTEY l’AFRICAIN », né à Nancy en 1854, qui se distingua au Tonkin, à Madagascar, en Algérie, et qui fut le créateur du Maroc moderne.
Premier représentant officiel de la France, chargé d’appliquer les clauses du protectorat français, auprès du souverain chérifien.
Des souvenirs personnels, des autographes, d’intéressantes photographies, souvent inédites, fixent les moments de la vie de ce grand Français.
Une bibliothèque contenant l’essentiel de ce qui a été écrit par le Maréchal, sur lui, sur son œuvre, et sur la pacification du Maroc pendant les quarante-trois ans de notre protectorat, ainsi qu’une riche documentation sur l’histoire, l’ethnographie, la géographie et l’économie du Maroc.
LE CHÂTEAU DE MONTSOREAU
ET
LE MUSÉE DES GOUMS ET DES A.I.
Aux dires des chroniqueurs, nous savons qu’avant le Xe siècle, il existait un castel sur le coteau dominant l’actuel MONTSOREAU, et que les habitations qui l’entouraient étaient desservies par un port connu sous le nom de Port de « RETS » (filets) ce qui laisse supposer que la pêche était la principale ressource des habitants des environs.
Vers le XIe siècle, un seigneur du nom de GUILLAUME fut le premier gouverneur connu. Le 14 mars 1445, une de ses descendantes, Jeanne CHABOT épousa Jean de CHAMBES, diplomate et membre du Conseil Privé du roi CHARLES VII.
C’est à ce Jean de CHAMBES que nous devons le château actuel, édifié entre 1445 et 1456, et c’est vers 1530 que fut construit le très bel escalier Renaissance, joyau de cet ensemble où se mélangent heureusement les styles gothiques er renaissance. En 1472, Philippe de COMMINES, historien des règnes de Louis XI et de Charles de CHAMBES épousa Françoise de MERIDOR ou de MARIDOR, veuve de Jean de COESMES, baron de LUCE. Dans l’idylle de Madame de CHAMBES avec Louis de BUSSY, comte de Clermont et marquis d’Amboise, gouverneur de l’ANJOU pour le compte du duc d’ALENÇON, frère du roi de France HENRI III, Alexandre DUMAS père trouva matière pour son roman « La Dame de Montsoreau ».
Le château changea plusieurs fois de mains au cours des deux siècles suivants. Le dernier propriétaire avant la Révolution fut le marquis de TOURZEL. Sa veuve était gouvernante des Enfants de France. Ce qui lui valut d’être incarcérée pendant la Terreur à la FORCE. Elle ne dut d’avoir la vie sauve qu’à la chute de ROBESPIERRE. En 1793 le château avait été déclaré « Bien National » et vendu, les terres une fois morcelées.
En 1919, le château fut racheté par le département du MAINE et LOIRE, qui avec l’aide du service des Beaux-Arts, en entreprit la restauration, laquelle dura jusqu’en 1946. Un escalier fut construit à partir des bords de la Loire pour permettre l’accès à la cour intérieure, ainsi qu’aux terrasses, d’où les visiteurs peuvent de nos jours découvrir un panorama unique sur le confluent de de la Vienne.
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Mais pourquoi le musée des Goums et des A.I. du Maroc s’est-il implanté dans le Val de Loire ?
Saumur est en France le haut lieu du cheval et de la Cavalerie. Le Cadre Noir perpétue une noble tradition équestre et actuellement l’Ecole nationale d’équitation a terminé son installation à quelques mètres de là.
Le monde des hommes est fait d’affinités créatrices d’amitiés, mais aussi de règles et même de règlements. Les postes d’A.I. disposaient de Makhzens à cheval (gendarmerie montée) et les goums marocains, en ce pays de cavaliers nés, s’éclairaient avec des pelotons à cheval.
Les goums figuraient donc jusqu’en 1939 dans l’arme de la cavalerie à l’ordre de bataille. Ils restèrent tout au long des opérations et des campagnes, imprégnés du même esprit d’offensive, de manœuvre, voire d’aventure, alors que le recrutement « toutes armes » des cadres et des spécialistes demeurait la règle d’or.
Le général AUNIS, cherchant un refuge sacré pour les souvenirs des goumiers morts au service de la France, découvrit à Montsoreau, en même temps qu’un château superbe sans animation, le voisinage à Saumur d’une école de cavalerie réputée, temple du palefroi et du cheval d’acier, abritant un musée séculaire et un autre des temps modernes. Quel environnement et aussi, quel patronage !
Et ainsi, le musée de la Koumia, à Montsoreau, s’est intégré au beau pays d’Anjou et aux Angevins (l’association des Descendants des A.I. et des Goums a son siège à la mairie de Montsoreau), imitant son prestigieux voisin, le musée des Blindés.
Tandis que les souvenirs se rapportant à l’histoire du château sont rassemblés dans une pièce du rez-de-chaussée, près de l’ancienne Salle des Gardes, (utilisée éventuellement pour des réceptions ou des réunions privées), le premier étage a été mis depuis 1956 à la disposition de la « KOUMIA ».
Cette association, qui regroupe en France les anciens des Goums marocains et des Affaires Indigènes du Maroc, y présente, dans un musée accessible à tous les visiteurs du château, un ensemble de documents et de trophées destiné à faire connaître le glorieux passé de ces troupes qui furent au service de la France de 1908 à 1956, et l’œuvre accomplie par les cadres français des Affaires Indigènes, au nom de cette amitié franco-marocaine traditionnelle qu’il importe de ne pas laisser tomber dans l’oubli.
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